La lettre XCIX concerne le pittoresque de la mode vue par un Persan. Elle est en quelque sorte emblématique de la superficialité de la vie sociale dans ce qu'elle a de plus matériel : les vêtements. Au-delà de la dénonciation de la vanité des apparences sociales, on retrouve l'idée que, sous un gouvernement totalitaire, on assiste à une uniformisation des comportements et des hommes (...)
[...] Conclusion Dans cette lettre, Montesquieu ne se contente pas de faire la satire de la mode. Il donne au lecteur l'occasion de s'élever au-dessus de l'exemple pour parvenir à une réflexion d'ensemble sur le pouvoir, le rôle du prince et la liberté. La mode a toujours existé, mais il dénonce ici son fonctionnement pyramidal : le roi influence les Parisiens qui créent alors la mode, puis le reste du pays suit l'incitation. La lettre devient une critique de l'absolutisme du règne de Louis XIV. [...]
[...] L'exagération ironique est alors poussée jusqu'au ridicule. II- Les intentions satiriques de Montesquieu La satire du paraître La mode est présentée subordonnée à des caprices, dénonçant alors le jugement superficiel des Parisiens. Ce culte de l'apparence témoigne un certain mal-être du Français, dont on peut penser qu'il recherche son identité. L'exemple du fils qui méconnaît le portrait de sa mère (lignes 9-10) parce qu'elle a changé d'habit (qui lui paraît étrange) témoigne de la superficialité de la vie sociale et de sa matérialité. [...]
[...] On voit quelquefois sur un visage une 20 quantité prodigieuse de mouches, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois, les femmes avaient de la taille et des dents ; aujourd'hui, il n'en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu'en disent les mauvais plaisants, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les 25 Français changent de mœurs selon l'âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s'il l'avait entrepris. [...]
[...] La lettre XCIX concerne le pittoresque de la mode vue par un Persan. Elle est en quelque sorte emblématique de la superficialité de la vie sociale dans ce qu'elle a de plus matériel : les vêtements. Au-delà de la dénonciation de la vanité des apparences sociales, on retrouve l'idée que, sous un gouvernement totalitaire, on assiste à une uniformisation des comportements et des hommes. Les caractéristiques de la mode Une particularité féminine Dès le début de la lettre, seules les femmes semblent être concernées par la mode. [...]
[...] Ce sera le roman par lettres, roman épistolaire, dont il est fier de s'affirmer le précurseur. En 1721, il fait paraître un écrit anonyme, publié à Amsterdam : les Lettres persanes qui exposent des Orientaux imaginaires qui mettent en pratique un regard qui préfigure ce que sera celui de la sociologie. L'impertinence du texte choque quelques intellectuels. Cependant, le succès est tel que Montesquieu doit accepter plus ou moins officiellement d'en reconnaître la paternité, en dépit de ses déclarations dans la courte introduction : C'est à condition que je ne serai pas connu ; car, si l'on vient à savoir mon nom, dès ce moment, je me tais. [...]
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