Les Lettres persanes de Montesquieu sont un ensemble de correspondances composées par quelques persans venus en occident dans le but d'observer la société et tous les éléments qui la composent. Cette oeuvre doit sa complexité d'une part à son organisation épistolaire faisant intervenir de nombreux personnages parsemés en Europe ou en Orient et d'autre part, à la multiplicité des sujets et thèmes abordés.
La majeure partie des lettres envoyées par Usbek concerne une réflexion philosophique, tandis que Rica adopte un comportement différent, visible notamment dans la lettre LXIII durant laquelle il dévoile les charmes de la société française. Nous tenterons donc d'analyser la particularité du style de Rica qui utilise le masque du regard naïf du persan, avant de nous pencher sur le ton satirique sous-jacent (...)
[...] Ainsi, les différences entre les deux sociétés tendent à les orienter vers de mêmes risques : la corruption. Nous pouvons ainsi en conclure que le style léger et amusé permet aux Lettres Persanes de jouer sur une certaine polyphonie dévoilant diverses pensées mais également la complexité des deux cultures, orientale et occidentale observables grâce au voyage. Cependant, les différences observées tendent non pas à valoriser une société par rapport à l'autre, mais à montrer le risque que représente la corruption tant sous un régime despotique que monarchique absolu. [...]
[...] On sent véritablement que le monde du sérail s'éloigne puisqu'il n'est pas choqué de voir des hommes et des femmes ensembles, d'autant plus qu'il indique le même chiffre, ce qui dénote une certaine égalité dans les relations, alors inexistante et inconcevable dans les sérails orientaux. C'est donc légèrement et de façon méliorative que Rica dévoile le monde occidental, mais derrière cette légèreté se trouve un renversement de situation, une critique non seulement de l'orient mais aussi de l'occident. II-La critique de Rica plus acerbe car camouflé derrière l'ironie A. [...]
[...] si souligne l'abondance du mensonge en orient et s'oppose à inconnue qui dénote la sincérité, la transparence de l'occident renforcée par la répétition de tout Les trois verbes parle, se voit, s'entend renvoient nécessairement aux activités mondaines parisiennes lors desquelles les femmes aimaient à discuter, se montrer. Nous pouvons penser que la phrase le coeur se montre comme le visage est une référence aux femmes voilées en orient. En effet, en Perse, lorsque les femmes devaient se montrer en public, elles devaient être voilées. [...]
[...] Par ce fait, si le coeur se montre tout autant que le visage, dans cette situation le coeur était voilé et donc contraint à exprimer de faux sentiments. Nous pouvons mettre cette idée en lien avec les problèmes qu'Usbek rencontre au sérail, que l'on peut lire dans la lettre XLVII envoyée par Zachi : Le premier eunuque[ . ] joignit à la toile qui nous empêchait d'être vues ou encore dans la lettre CXLVII envoyée par le grand eunuque : Zelis, allant il y a quelques jours à la mosquée, laissa tomber son voile et parut presque a visage découvert devant tout le peuple Par conséquent, en occident puisque les femmes n'ont pas le visage voilé, nous pouvons dire que leurs sentiments sont plus visibles. [...]
[...] La majeure partie des lettres envoyées par Usbek concerne une réflexion philosophique, tandis que Rica adopte un comportement différent, visible notamment dans la lettre LXIII durant laquelle il dévoile les charmes de la société française. Nous tenterons donc d'analyser la particularité du style de Rica qui utilise le masque du regard naïf du persan, avant de nous pencher sur le ton satirique sous-jacent. I-Le masque du regard naïf du persan. A. Légèreté et spontanéité de Rica Dans la lettre LXIII, nous observons d'emblée que le style d'écriture de Rica, beaucoup plus léger que celui d'Usbek, reflète une vivacité d'esprit. [...]
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