En 1721, Montesquieu fait publier anonymement à Amsterdam, les Lettres persanes, un roman épistolaire. Ces lettres adressées par deux persans à deux compatriotes au cours d'un voyage en Europe et notamment en France, offre à côté de la fiction une étude des moeurs et des questions politiques ainsi qu'une réflexion sur la philosophie et la religion. A cette époque, les français vivent sous la monarchie absolue du roi de droit divin.
Nous allons étudier la lettre 37 dans laquelle Montesquieu s'attaque au roi de France.
Premièrement, nous nous intéresserons à la fiction de la lettre, puis, à la critique du roi.
I) La fiction de la lettre
A) Une lettre
Ce texte est une lettre comme nous le prouve le titre de l'oeuvre : Lettres persanes. De plus, l'entête nous donne le nom de l'expéditeur : Usbek et du destinataire : Ibben. A ces noms se rajoute le lieu de destination : la ville persane Smyrne. Nous pouvons affirmer que ce texte est une lettre grâce à l'emploi de la première personne : « j'ai étudié », « nous n'avons » et le temps d'énonciation est le présent : « on dit », « il aime », « il est magnifique ». Nous sommes bien dans le cas d'une lettre écrite par un persan Usbek à son compatriote Ibben. Dans cette lettre, l'expéditeur raconte son voyage en Europe et il décrit ce qu'il y trouve : « il y a plus de statues dans les jardins de son palais que de citoyens dans une grande ville » et il décrit aussi les personnes qu'il rencontre : « il aime à gratifier ceux qui le servent », « il est magnifique ». (...)
[...] La gradation sa famille, sa cour, son état agrandit le domaine de son autorité. Ses nombreuses contradictions qui sont explicites font aussi partie de la description du roi. La première de ses contradictions est la différence d'âge entre son ministre et sa maîtresse : il a un ministre qui n'a que dix huit ans, et une maitresse qui en a quatre vingt La seconde passe par la relation qu'il a avec les autres personnes qui est mise en évidence par l'antithèse entre les termes se communique peu et faire parler de lui Nous pouvons aussi retrouver une contradiction de ce qu'il pense de la guerre car nous avons encore une antithèse entre les deux verbes suivants : aime et craint Le persan Usbek retrouve encore des contradictions chez le roi dans sa façon de gérer le pays comme nous le montrent ces trois antithèses : richesse et pauvreté comblé et accablé prince et particulier Sa dernière contradiction se retrouve dans son attitude vis-à-vis des sujets qui passe par l'antithèse entre les termes oisiveté et laborieux Enfin, le roi est prestigieux. [...]
[...] Montesquieu, Lettres persanes Lettre 37 Introduction : en 1721, Montesquieu fait publier anonymement à Amsterdam, les Lettres persanes, un roman épistolaire. Ces lettres adressées par deux persans à deux compatriotes au cours d'un voyage en Europe et notamment en France, offre à côté de la fiction une étude des mœurs et des questions politiques ainsi qu'une réflexion sur la philosophie et la religion. A cette époque, les français vivent sous la monarchie absolue du roi de droit divin. Nous allons étudier la lettre 37 dans laquelle Montesquieu s'attaque au roi de France. [...]
[...] Ce regard naïf passe par l'énonciation : l'utilisation de la première personne, par les atténuations telles que on dit que par le mode conditionnel lui plairait Ainsi, Montesquieu est apte à critiquer le roi derrière l'œil d'un personnage fictif et étranger. Le philosophe des Lumières reproche au monarque le fait qu'il ait des ministres jeunes et des maitresses âgées. Si le roi fait ce choix, c'est pour que ses ministres ne lui fasse pas d'ombre et que sa maitresse l'aide. A l'aide de la description du roi, il lui reproche son excessive autorité et sa mauvaise gestion du pays. [...]
[...] En effet, la maitresse de quatre vingt ans est madame de Maintenon dont l'influence sur le roi était notoire. Le bon général est Catinat qui fut dégradé car Louis XIV se méfiait de ces généraux qui auraient pu faire obstacle à son pouvoir et à sa gloire. L'homme qui le déshabille est Villeroi qui est préféré à Catinat. Villeroi était un incapable mais il était aimé de Louis XIV car madame de Maintenon le protégeait. La pauvreté des particuliers renvoie à la misère du royaume à cause de ses dépenses comme Versailles : la magnificence de ses bâtiments Conclusion : Montesquieu a pu, par l'intermédiaire de l'apparente naïveté d'un personnage fictif et étranger, dénoncer l'absolutisme de Louis XIV grâce à une description du monarque (son âge avancé, son autorité, ses nombreuses contradictions, sa façon de gérer le pays et son prestige) et grâce aux allusions de personnes de la Cour et de la pauvreté du peuple. [...]
[...] II) La critique du roi A Le portrait du roi Le roi est le personnage principal de la lettre. En effet, il est le premier sujet de la lettre et il est aussi le sujet de la grande majorité des verbes : le roi de France est vieux il paye il est magnifique Ce personnage est présent tout au long de la lettre. De plus, il est souvent représenté par de nombreux pronoms possessifs : son caractère ses bâtiments sa garde ses armées Son portrait se fait à travers son âge avancé comme nous le prouve les termes vieux et longtemps Le persan n'a jamais rencontré un roi si vieux : nous n'avons point d'exemples dans nos histoires d'un monarque qui ait si longtemps régné Il n'y a donc jamais eu de roi aussi vieux. [...]
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