- La lettre est écrite pour rendre compte d'un voyage. Sa rédaction est pleinement justifiée et semble des plus plausibles tant la raison est banale. Il s'agit pour ceux qui sont partis de donner des nouvelles et de décrire leur séjour : « Nous sommes à Paris depuis un mois », « depuis un mois que je suis ici ».
- De nombreux détails renvoient à une réalité connue des lecteurs de 1721 comme les précisions géographiques (« Paris », « Ispahan « , « Europe »), économiques (« un morceau de papier est de l'argent » , « titres d'honneur à vendre »), politiques (« Roi de France », « Roi d'Espagne ») (...)
[...] - La manipulation et l'emprise du roi sur ses sujets sont des faits visibles également par leurs positions syntaxiques. Le roi est ainsi sujet et ses sujets justement en position objet : Il les tire de la vanité de ses sujets Il exerce son empire sur l'esprit même de ses sujets Il les fait penser comme il veut Il va même jusqu'à leur faire croire Il les guérit Et religieux - La critique mordante de la monarchie de droit divin laisse place à une critique de la religion catholique : Il y a un autre magicien plus fort que lui [ ] Ce magicien s'appelle le Pape - Le verbe croire est encore utilisé : Tantôt il lui fait croire Montesquieu dénonce de façon allusive le mystère chrétien de la Trinité Trois ne sont qu'un et l'eucharistie lors de la Messe Le vin qu'on boit n'est pas du vin - Une fois encore le discours se veut hyperbolique appuyant ainsi plus profondément encore la critique : plus fort mille autres choses Conclusion - Deux persans qui voyagent en France de 1712 à 1720 et qui en profitent pour faire part de leurs impressions à leurs compatriotes. [...]
[...] - Rica oppose ainsi les voitures lentes d'Asie et le pas réglé de[s] chameaux aux français qui courent et volent La différence de rythme entre les français et les persans est encore davantage soulignée par la construction phrastique. La gradation ascendante ils courent, ils volent accentue la rapidité des uns tandis que la nonchalance, le calme, le flegme des autres est visible par la longue phrase qui suit et les choix lexicaux opérés : lentes pas réglé - Dans la lettre de Rica, on a finalement le sentiment que le présent de narration tend plutôt à devenir un présent gnomique idée renforcée par l'adverbe régulièrement : Ils courent ils volent qui me passe qui me croise on m'éclabousse je reçois Le français se révèle finalement malpoli et brutal. [...]
[...] S'il n'a qu'un million d'écus dans son trésor et qu'il en ait besoin de deux, il n'a qu'à leur persuader qu'un écu en vaut deux, et il le croient. S'il a une guerre difficile à soutenir, et qu'il n'ait point d'argent, il n'a qu'à leur mettre dans la tête qu'un morceau de papier est de l'argent, et ils en sont aussitôt convaincus. Il va même jusqu'à leur faire croire qu'il les guérit de toutes sortes de maux en les touchant, tant est grande la force et la puissance qu'il a sur les esprits. [...]
[...] En effet, les codes de l'épistolaire sont respectés. - On trouve un expéditeur Rica un destinataire Ibben le lieu de rédaction De Paris sa destination A Smyrne dont le nom actuel est IZMIR) et la date Le 4 de la lune de Rebiab - La lettre est écrite pour rendre compte d'un voyage. Sa rédaction est pleinement justifiée et semble des plus plausibles tant la raison est banale. Il s'agit pour ceux qui sont partis de donner des nouvelles et de décrire leur séjour : Nous sommes à Paris depuis un mois depuis un mois que je suis ici - De nombreux détails renvoient à une réalité connue des lecteurs de 1721 comme les précisions géographiques Paris Ispahan , Europe économiques un morceau de papier est de l'argent , titres d'honneur à vendre politiques Roi de France Roi d'Espagne religieuses Pape trois ne sont qu'un démographiques extrêmement peuplée urbaines six ou sept maisons les unes sur les autres maisons qui y sont si hautes - Les éléments présents sont donc bien ancrées dans la réalité et donnent donc l'impression qu'on a affaire à une vraie lettre, une missive extraite d'une réelle correspondance. [...]
[...] Ne crois pas que je puisse, quant à présent, te parler à fond des moeurs et des coutumes européennes: je n'en ai moi-même qu'une légère idée, et je n'ai eu à peine que le temps de m'étonner. Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or comme le roi d'Espagne son voisin; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. [...]
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