Le texte étudié est un extrait du chapitre 3 du livre III (« Des principes des trois gouvernements »). Dans les chapitres précédents, Montesquieu a présenté la nature des trois gouvernements (républicain, monarchique et despotique) ainsi que les lois qui en étaient relatives. Dans le début de celui-ci, il se propose d'étudier le principe de la démocratie. Selon lui, c'est le principe du gouvernement qui le fait agir.
L'intérêt réside dans la méthode argumentative de Montesquieu qui fait appel au rationalisme éclairé pour présenter ses théories politiques.
I- La structure du texte au service de l'argumentation
Le début de ce chapitre laisse clairement apparaître la volonté de l'auteur de convaincre le lecteur par une composition très nette :
- des lignes 1 à 14, les paragraphes sont reliés par des liens logiques et argumentent la thèse de l'auteur
- des lignes 15 à 38, l'auteur donne des exemples de différentes périodes de l'histoire pour montrer la différence entre les types de gouvernements.
L'art de l'argumentation se met alors au service de la raison pour convaincre le lecteur, renforcé par l'idée d'évidence [Ce que je dis est confirmé (ligne 5), il est clair (ligne 6)] : la vertu est le principe indispensable à l'existence de toute démocratie.
La thèse est présentée au lecteur comme une vérité générale : Mais, dans un État populaire, il faut un ressort de plus, qui est la VERTU (ligne 4), mise en valeur par son encadrement de blancs typographiques et la graphie (majuscules) du principe fondamental : la VERTU.
Des lignes 1 à 14, on note la répétition de termes communs mettant en opposition deux types de gouvernements : monarchie et État populaire. L'analyse repose sur la comparaison et l'opposition de ces deux gouvernements, grâce à :
- l'opposition des champs lexicaux de la monarchie (ligne 6) et du gouvernement populaire (ligne 8) (...)
[...] Cette œuvre ne laisse pas indifférent lors de sa parution et Montesquieu est l'objet de vives critiques de la part de conservateurs et d'ecclésiastiques, alors que les louanges émanent des encyclopédistes comme D'Alembert. Cependant, certains lui reprochent une certaine forme de conservatisme, arguant du fait que Montesquieu est favorable à l'aristocratie, ainsi que son déterminisme dans sa théorie des climats. Le texte étudié est un extrait du chapitre 3 du livre III Des principes des trois gouvernements Dans les chapitres précédents, Montesquieu a présenté la nature des trois gouvernements (républicain, monarchique et despotique) ainsi que les lois qui en étaient relatives. [...]
[...] Les conséquences du manque de vertu sont mises en évidence par une inversion des valeurs ambition et avarice (lignes 30 et 31). Ce même système d'opposition s'applique au domaine politique (on était libre avec les lois, on veut être libre contre elles, ligne 32) avec le rythme ternaire associé au parallélisme de construction des lignes 33 à 35 : ce qui était maxime, on l'appelle rigueur ; ce qui était règle, on l'appelle gêne ; ce qui était attention, on l'appelle crainte Mais Montesquieu met également en évidence les autres domaines (économique, législatif et financier) où la vertu est nécessaire pour gouverner. [...]
[...] La force des lois dans l'un, le bras du prince toujours levé dans l'autre, règlent ou contiennent tout. Mais, dans un État populaire, il faut un ressort de plus, qui est la VERTU Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l'histoire, et est très conforme à la nature des choses. Car il est clair que dans une monarchie, où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait exécuter les lois sent qu'il y est soumis lui- même, et qu'il en portera le poids Il est clair encore que le monarque qui, par mauvais conseil ou par négligence, cesse de faire exécuter les lois, peut aisément réparer le mal : il n'a qu'à changer de conseil, ou se corriger de cette négligence même. [...]
[...] L'utilisation de pronoms indéfinis (on et tous) souligne la nécessité collective de la vertu. Si, comme dans l'exemple romain (lignes 22 à le peuple oublie la vertu, il est alors impossible de la faire reparaître. III- Les références historiques Montesquieu va alors illustrer la vertu par une succession d'exemples négatifs, pays où les hommes de pouvoir n'étaient pas vertueux, énoncés du plus récent au plus ancien (Anglais, lignes 15 à 21 ; Rome, lignes 22 à 25 ; Grecs, lignes 26 à 29). [...]
[...] II- Une qualité politique nécessaire : la VERTU C'est le mot clé du texte, mis en évidence par une graphie déterminante (ligne et la récurrence du terme (lignes 30). À la différence du gouvernement monarchique, elle est indispensable au gouvernement populaire et à ses lois : dans une monarchie . on a besoin de moins de vertu que dans un gouvernement populaire (lignes 6 à 8). A contrario, la fin du texte montre que par manque de vertu (Lorsque cette vertu cesse, ligne l'État se dégrade (La république est une dépouille, ligne 37). La démocratie disparaît alors. Dans une démocratie, la vertu doit s'appliquer à tous. [...]
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