Dans cet extrait du livre 15, l'auteur se feint d'être l'avocat de l'esclavage des noirs. Il propose ainsi en neuf paragraphes bien séparés, neuf arguments. Cependant une lecture plus attentive permet de distinguer quelques vices de forme dans le raisonnement proposé. Ce texte est très ironique. En réalité, l'auteur fait semblant de défendre l'esclavagiste, au moyen d'arguments absurdes et inadmissibles qui s'auto-détruisent (...)
[...] On voit donc que la stratégie utilisée consiste à démonter de l'intérieur chaque argument des esclavagistes en montrant son ineptie. Reste qu'en parallèle, Montesquieu maîtrise aussi parfaitement tous les outils rhétoriques, et ceci rend son texte plus efficace. On révéle en outre la maîtrise de Montesquieu du pamphlet dans ce texte. Le pamphlet étant un cour extrait satirique qui attaque avec violence les institutions. Tout d'abord on remarque l'usage de l'antiphrase: Ligne "Ils ont dû": en fait, aucune nécessité n'apparaît dans la réalité: en aucun cas l'anéantissement d'une éthnie ne peut justifer l'asservissement d'une "race". [...]
[...] Ce texte se rapproche de L'Eldorado et du Nègre de Surinam dans Candide de Voltaire. Ce style d'écriture est très agréable pour le lecteur, et beaucoup plus efficace. Toutes les formes de racisme sont dénoncées avec art et intelligence dans ce texte qui reste d'actualité. Cependant, il faudra attendre un siècle avant que l'esclavage soit définitivement abolit en France en 1848. [...]
[...] Le cinquième argument est sans intérêt: c'est l'ironie bouffonne avec une astuce sexuelle. Le sixième est un ragot de Diodore de Sicile (historien grec) sur les Egyptiens. Le septième se retourne contre ses auteurs: il fait apparaître leur soif de l'or, ce qui n'est pas une marque de civilisation. De plus nous pouvons même comprendre que les noirs contrairement au blancs ne sont pas corrompus par le luxe. Le huitième argument montre simplement la mauvaise conscience des esclavagistes et la contradiction radicale entre le christianisme et l'esclavagisme. [...]
[...] En effet dans ce texte, Montesquieu dénonce la façon de pensée des esclavagistes qui est incohérantes. Les deux premiers arguments servent à dénoncer l'égoïsme des esclavagistes, le premier se réfère au masacre des indiens par les Espagnols: un crime. Le génocide, sert à justifier un autre crime, la mise en esclavage. Le deuxième argument est tout aussi odieux: il est faux. Les hommes sont considérés comme des objets (l.4: "pour s'en servir") et on les méprise. Les quatres arguments suivants sont racistes: Montesquieu dénonce les préjugés. [...]
[...] Dans les paragraphes suivants, Montesquieu va développer en neuf parties, les arguments du pseudo - plaidoyer: Les deux premiers arguments historiques et économiques situent le problème au niveau du travail, Les deux arguments suivants sont d'ordre racial (l.7-10), les deux d'après éthnologiques et historiques (l.11-17) sont liés à la sagesse des nations, l'argument qui suit (l.18-20) est sociologique, enfin les deux derniers sont religieux et politiques, ils cumulent la thèse des esclavagistes et l'indignation de Montesquieu. Nous observons alors que chaque argument des esclavagistes se détruit luimême. C'est un raisonnement basé sur l'absurde et l'ironie puisqu'aucun des arguments ne tiennent la route. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture