Nous avions déjà étudié la flatterie dans le cadre de l'amitié agrément développée dans les textes précédant notre extrait. Montesquieu s'interrogeait sur le sens profond et authentique de la vraie amitié. Il est entendu, selon le penseur, qu'elle est inexistante si la sincérité n'existe pas. L'amitié ne doit se partager que dans la vertu. Malheureusement, il y a une attitude hypocrite chez l'homme qui prend l'apparence de la flatterie et qui pourrait se définir par une attitude de complaisance de confort moral (...)
[...] Et Euripide estime que la flatterie est à l'origine de la destruction des villes les mieux peuplées. Il semblerait que Montesquieu approuve le point de vue de ces philosophes et poètes car il affirme que celui qui vit parmi des flatteurs est malheureux de passer ainsi sa vie au milieu de ses ennemis ! La flatterie est d'emblée perçue comme un détournement des vraie valeurs humaines, une perversion, un vice à l'origine des plus grands malheurs pour les gens qui vivent entourés de flatteurs. [...]
[...] De même que pour la flatterie, la sincérité est envisagée du point de vue du commerce des grands et non au niveau privé. Le prince fait référence à la noblesse. On a déjà vu que la sincérité était une vertu initiatique. Elle peut être définie comme l'attitude qui consiste à se mettre en accord avec la vérité telle qu'on la ressent : c'est une honnêteté intellectuelle. Elle peut suppléer à l'incomplétude de l'homme également dans le sens où il peut trouver dans son cœur de quoi combler l'insuffisance de son esprit. [...]
[...] Montesquieu, Eloge de la sincérité, Heureux le prince des dieux Texte étudié Heureux le prince qui vit parmi des gens sincères qui s'intéressent à sa réputation et à sa vertu. Mais que celui qui vit parmi des flatteurs est malheureux de passer ainsi sa vie au milieu de ses ennemis ; Oui ! Au milieu de ses ennemis ! Et nous devons regarder comme tels tous ceux qui ne nous parlent point à coeur ouvert ; qui, comme ce Janus de la fable, se montrent toujours à nous avec deux visages; qui nous font vivre dans une nuit éternelle, et nous couvrent d'un nuage épais pour nous empêcher de voir la vérité qui se présente. [...]
[...] A présent, la flatterie n'est plus analysée au niveau de la vie privée mais dans le cadre du commerce de grands comme un vice capable d'affecter les hommes au point d'engendrer le malheur. Le terme de commerce n'a ici aucune connotation marchande. Il se réfère au contraire aux rencontres et au rang des personnages : les grands étant les aristocrates et les nobles. Platon affirme déjà que les richesses et dignités n'engendrent rien de plus corrompu que la flatterie : l'homme court à sa perte. [...]
[...] Ils nous font vivre dans une nuit éternelle et nous couvrent d'un nuage épais pour nous empêcher de voir la vérité qui se présente La flatterie engendre de fausses croyances et maintient les hommes dans l'ignorance, c'est la raison pour laquelle elle doit tout comme le mensonge et l'artifice rentrer dans la boîte funeste de Pandore Elle est comme Pandore et comme l'Eve de la bible, responsable de la venue du mal sur la terre car elle ouvrit le vase où Zeus avait enfermé les misères humaines. II En quoi la sincérité fait elle le bonheur de l'homme ? La sincérité : Vertu suprême et Bien en soi Nous avons vu en quoi la flatterie fait le malheur des hommes, nous allons à présent étudier la sincérité capable d'engendrer le plus grand bonheur et d'élever l'homme à la vérité, étant entendu que la sincérité est assimilée à la vertu suprême, au Bien en soi. [...]
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