Montesquieu (1689-1755) est un moraliste et philosophe français du XVIIIe siècle. Caractérisé par une ouverture d'esprit et une faculté d'adaptation peu commune, les philosophes du XVIIIe siècle reconnaîtront en lui leur précurseur. Ses idées lui font défendre la conquête de la raison et de l'esprit de tolérance et, en politique, la séparation des pouvoirs. Paradoxalement, les deux ouvrages assurant le renom de leur auteur sont l'un et l'autre "anonymes" (...)
[...] Cette ville, toujours dans la licence ou dans l'oppression, également travaillée par sa liberté et par sa servitude, recevant toujours l'une et l'autre comme une 50 tempête, et malgré sa puissance au dehors, toujours déterminée à une révolution par la plus petite force étrangère, avoit dans son sein un peuple immense, qui n'eut jamais que cette cruelle alternative de se donner un tyran, ou de l'être lui- même. Montesquieu, De l'esprit des lois, livre VIII, chapitre 2 (De la corruption du principe de la démocratie) ÉTUDE ANALYTIQUE Introduction Montesquieu (1689-1755) est un moraliste et philosophe français du XVIIIe siècle. Caractérisé par une ouverture d'esprit et une faculté d'adaptation peu commune, les philosophes du XVIIIe siècle reconnaîtront en lui leur précurseur. [...]
[...] L'apparition du futur fait office de mise en garde et permet à l'auteur de préparer l'exemple de Charmides (ligne 17). L'exemple de Charmides : lignes 15 à 24 Montesquieu va alors marquer une pause dans la réflexion en citant un exemple concret qui donne vie à son argumentation. C'est l'exemple de Charmides qui illustre la notion d'extrême égalité et montre un exemple de société ayant abusé de cette notion. En parlant au présent lors du récit de l'exemple, Montesquieu souhaite l'actualiser. [...]
[...] La démagogie (abus de la démocratie qui consiste à flatter les passions populaires, avec dons une intention de tromper) est mise en évidence par le langage de la politique facile et le champ lexical de la morale négative (corruption, corrompre, avarice, flattent), témoignant que c'est un moyen de manipulation. - par la cupidité (lignes 29 à 36). Le champ lexical de l'argent (deniers, affaires, amusements, luxe) et de la faiblesse morale (corruption et termes de la même famille : cinq occurrences ; paresse : deux occurrences) ainsi que les antithèses paresse / gestion (ligne 31) et pauvreté / amusements de luxe (ligne 32) témoignent l'absence de limites à ce que l'on peut demander à l'État. [...]
[...] Le peuple veut faire les fonctions des magistrats ; on ne les respecte donc plus. Les délibérations du sénat n'ont plus de poids ; on n'a donc plus d'égards pour les sénateurs, et par conséquent pour les vieillards. Que si l'on n'a pas du respect pour les vieillards, on n'en aura pas non plus 10 pour les pères ; les maris ne méritent pas plus de déférence, ni les maîtres plus de soumission. Tout le monde parviendra à aimer ce libertinage ; la gêne du commandement fatiguera comme celle de l'obéissance. [...]
[...] La deuxième phrase introduit la conséquence de cette corruption qu'un rythme ternaire va préciser (délibérer par le sénat, exécuter pour les magistrats, et dépouiller tous les juges, lignes grâce à un vocabulaire péjoratif qui montre le parti pris et le jugement de valeur : il y a confusion entre les trois pouvoirs. Les conséquences Partant de l'hypothèse d'une absence de vertu, à l'aide d'un raisonnement par induction, Montesquieu va alors remonter aux causes. Dans le deuxième paragraphe (lignes 6 à l'abondance des ; témoigne de la conséquence et du bouleversement de la hiérarchie sociale. Le texte est alors construit sur la négation (neuf occurrences de ne . plus ou ne . [...]
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