La philosophie épicurienne de Montaigne : commentaire basé sur un extrait tiré des "Essais". Quelle position face aux plaisirs devons-nous adopter d'après Montaigne ? Sa philosophie comme acceptation de vivre ; son rejet des idées catholiques et stoïciennes concernant le plaisir ; l'art de vivre proposé par notre écrivain.
[...] Puisque c'est Dieu, créateur de nos désirs nécessaires, ils ne peuvent pas être mauvais Ainsi, la Nature est à l'origine des plaisirs, la philosophie épicurienne nous inculque qu'il faut se laisser aller à la volupté afin d'accéder au bonheur. Montaigne va par conséquent refuser certaines notions chrétiennes et stoïciennes qui vont à l'encontre de cette philosophie. Si l'épicurisme prône la jouissance corporelle, cela va à l'opposé des préceptes chrétiens et stoïciens à travers les thèmes de l'abstinence et de la chasteté. On voit bien ici la critique ouverte de Montaigne qui utilise l'adjectif péjoratif stupidement pour exprimer ce qu'il pense de leur vision des choses. [...]
[...] Dans la première phrase de notre passage, Montaigne déclare : Pour moi donc, j'aime la vie, et la cultive, telle qu'il a plu à Dieu de nous l'octroyer Cette phrase ferait bien office de conclusion de la présentation de son art de vivre. Tout est ici résumé : le don de Dieu aux hommes et leur liberté en jouir ou non. D'ailleurs, l'expression cultiver n'est probablement pas un entreprise innocente de la part de notre auteur pour qualifier sa façon d'appréhender la vie. [...]
[...] Pour accéder au bonheur, le sage doit donc jouir des dons de la Nature. C'est en alliant le plaisir corporel au plaisir spirituel que l'homme parviendra à son but. C'est une quête de tous les jours. Il s'agit de ne pas tombe ni dans l'abstinence, ni dans l'abondance, le plus simple étant de nous laisser conduire par la Nature. Ce passage résonne comme le d début de la conclusion des Essais et des préceptes que l'auteur a voulus nous inculquer. C'est une conclusion de son œuvre mais aussi de sa vie. [...]
[...] Jouir des plaisirs de la vie, c'est ce que Montaigne nous invite à entreprendre en prenant la philosophie épicurienne comme modèle. Tout au long de son analyse, il emprunte un vocabulaire propre à l'enseignement épicurien avec un champ lexical du plaisir très prononcé : désirant ; désirer ; voluptueusement ; volupté ; jouissance ; plaisir Il reprend la morale de cette philosophie en nous démontrant que pour atteindre le bonheur, l'homme doit se laisser aller aux plaisirs des désirs naturels et nécessaires comme la nécessité de boire ou manger essentiel à la survie, c'est d'ailleurs pour cela qu'il qualifie ce désir de drogue ; Il en va de même pour les plaisirs corporels (qui sont pour les épicuriens à ranger dans la catégorie des désirs naturels et non nécessaires, c'est-à- dire qu'ils sont bons mais qu'il ne faut pas les assouvir trop fréquemment) doivent être respectés car ils font partie de la nature humaine, il serait injuste de les satisfaire dans une simple optique de procréation : on les produisit voluptueusement par les doigts et par les talons Il faut être reconnaissant envers la Nature car c'est elle qui nous permet de jouir de ces plaisirs. [...]
[...] Cette fois, Montaigne n'utilise as la citation latine pour appuyer ses théories mais pour bien résumer la vision stoïcienne. Cette citation est d'ailleurs totalement opposée à celle de Cicéron que nous avons traité auparavant. Il montre ainsi son total désaccord. Pourtant dans les Essais, il témoigne d'une vive admiration pour l'idéal stoïcien ; Il indique lui même dans cet extrait qu'il adhère a certains aspects de cette philosophie : J'embrasse volontiers ( ) les plus solides : c'est-à-dire les plus humaines et nôtres ».Mais concernant le plaisir, il considère cette philosophie comme une enfant Il ne fait pas interpréter ce jugement comme l'idée de filiation mais bien un qualificatif qui souligne l'immaturité. [...]
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