Commentaire composé sur un passage des Essais de Montaigne, tiré de la partie intitulée "Des coches", du livre III. Il s'agit de la colonisation des Européens en Amérique et les mauvais traitements infligés aux Indiens.
[...] Dans tout le début du texte, le champ lexical de l'enfance est très présent nouveau enfant on lui apprend encore son c «tout nu au giron sa mère nourrice jeunesse un monde enfant Montaigne utilise en effet la métaphore de l'enfance pour désigner le Nouveau Monde. Il le décrit comme un tout jeune enfant qui vient de naître, ignorant il ne savait ni [ ] ni [ ] ni [ ] ni [ ] ni [ ] ni [ mais innocent. On retrouve ici le mythe du bon sauvage tel que le nommera plus tard Rousseau. [...]
[...] Les Européens imposent aux Indiens [leurs] opinions et [leurs] arts ces derniers sont fouettés et soumis à [leur] discipline Les Européens sont indignes d'être les frères des Indiens car, au lieu de partager avec eux leur culture et d'essayer d'en apprendre sur la leur, ils les trompent pratiqué subjugué et les soumettent seulement grâce à l'avantage de [leur] valeur [militaire] et forces naturelles L'auteur s'implique dans le texte, à plusieurs reprises, en utilisant les premières personnes du pluriel (désignant les européens et Montaigne, pour montrer qu'il se sent impliqué et concerné par le problème : ne l'avons-nous et du singulier (pour donner sa propre opinion sur la question : Bien crains-je La dernière phrase de l'extrait montre avec ironie que la situation est d'autant plus injuste que c'est leur trop grand nombre de qualités qui aura rendu les indiens naïfs, entraînant le déclin de leur civilisation (implicitement, elle veut aussi dire que les Européens ne possèdent pas ou peu ces qualités) . Les colonisateurs sont condamnés d'un point de vue moral. En mettant en valeur toutes les qualités des Indiens et en décrivant la relation mutuellement enrichissante qui aurait pu exister entre eux et les Européens, l'auteur donne encore plus de force à sa condamnation de cette colonisation en faisant naître un sentiment de profonde injustice chez le lecteur. Montaigne renverse les idées reçues de l'époque. [...]
[...] Pour lui, ce sont les Européens qui ont une attitude barbare, contrairement aux Indiens qui n'ont en rien mérité leur sort. Il est également l'un des premiers à dénoncer ces évènements, à une époque où la question de savoir si les Indiens étaient humains se posait pour les Européens. Montaigne recherche le bonheur de l'homme avant tout : cet objectif est caractéristique de l'humanisme. [...]
[...] L'Ancien Monde est quant à lui désigné comme un frère du Nouveau. La relation qui s'établit entre les deux mondes est une relation fraternelle, d'aîné (L'Ancien Monde) à cadet (le Nouveau). Montaigne ajoute même une idée de succession du cadet à l'aîné cet autre monde ne fera qu'entrer en lumière quand le nôtre en sortira l'un membre sera perclus, l'autre en vigueur ce qui renforce encore plus le lien établi entre eux : l'aîné se doit d'éduquer et de veiller sur son cadet. [...]
[...] Les deux premiers ont été publiés en 1580, le troisième ainsi que les deux premiers avec des ajouts en 1588. Dans cet ouvrage, l'auteur écrit à la première personne et compile toutes sortes d'idées et de pensées, sans ordre apparent. Il crée un nouveau genre littéraire : l'essai. L'extrait étudié se trouve dans la partie Des coches du livre III. Dans ce commentaire, nous nous demanderons comment Montaigne prend le parti des Indiens du Nouveau Monde et dénonce les effets néfastes de la colonisation européenne. [...]
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