Montaigne nous demande qui, dans ce monde, est capable de prétendre bonnes ou mauvaises les décisions du passé militaire. Qui peut vraiment critiquer ces actes? Il prend pour exemple la bataille de Moncontour où des catholiques français affrontèrent des protestants, et celle des Espagnols contre les Français lors de la bataille de St-Quentin. Les 2 exemples montrent des victoires triomphantes et sanglantes où les stratèges militaires ont choisi de ne pas profiter de l'avantage de cette victoire pour continuer l'anéantissement de l'ennemi. On pourrait dire en quelque sorte que les stratèges de ces 2 exemples ont usé de « prudence » militaire (...)
[...] Mais presque nécessairement, en le lisant, à cause d'une certaine barrière de la langue, et de son ancienneté, on est presque instantanément porté à se poser des centaines de questions sur sa réelle intention. On voit donc aussi autre chose. On peut avoir plusieurs interprétations d'une même phrase. [...]
[...] De L'incertitude de notre jugement L'essai dont je vais traiter est le 47ème du premier livre des Essais de Montaigne, de l'incertitude de notre jugement. Comme beaucoup d'autres de ses essais, il faudra bien le lire et bien le mûrir avant de comprendre qu'il est justement titré et de voir s'ouvrir à nous les réels impacts auprès de la pensée montaignienne. Car à la première lecture de cet essai, on distingue mal de quoi il en retourne et surtout où il veut en venir. [...]
[...] Montaigne termine ensuite en ajoutant que des exemples pour l'un et l'autre parti pleuvent dans l'histoire. Parfois l'on choisit de combattre ailleurs que sur nos terres et cela nous est bénéfique, d'autres fois c'est catastrophique. Cette stratégie marcha pour Scipion et Agathoclès, mais échoua pour Hannibal et les Athéniens. On arrive finalement à la conclusion de l'essai, à ce que Montaigne à tardé à nous dire mais qu'il a tout de même esquissé dès le début : Nous avons raison de penser que les évènements, notamment en la guerre, dépendent du hasard. [...]
[...] La prudence montaignienne serait aussi le contraire d'une règle linéaire, droite et absolue. Elle ne repose pas sur un roc solide, elle repose sur des sables mouvants, sur les assauts de la chance (fortune), sur le mouvement. Elle est donc soumise à de constantes délibérations. C'est d'après moi le point fort de sa pensée en même temps que son talon d'Achille. Car elle est instable. Et elle ne débouche sur aucune vérité absolue, sur quelque chose de claire et précis. [...]
[...] Moi, je le vois vraiment comme une invitation à jouer avec lui. À embarquer dans son jeu, à s'amuser à le suivre dans son essai. Une invitation à comprendre où il veut en venir. Il poursuit ensuite son essai en nous donnant un exemple, celui d'Hannibal qui selon la traduction de Pétrarque fut un vainqueur qui ne su jamais profiter de sa victoire. Montaigne nous demande qui, dans ce monde, est capable de prétendre bonnes ou mauvaises les décisions du passé militaire. Qui peut vraiment critiquer ces actes ? [...]
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