Tartuffe est l'une des plus célèbres pièces de Molière. Créée en 1669 au Palais-Royal de Paris, cette pièce en cinq actes et en vers dresse le portrait d'un faux dévot, Tartuffe, qui, en tant que directeur de conscience, s'introduit dans la maison d'Orgon et tentera de séduire Elmire, la femme de son maître. Le scandale éclatera, et le roi aura du mal à protéger Molière face aux attaques du parti jésuite, omniprésent à la Cour dans cette seconde partie du XVIIème siècle. Ce que l'on appellera la Cabale des dévots obligera Molière à censurer sa pièce (...)
[...] Monsieur Orgon et Tartuffe sont à plusieurs reprises évoqués, et l'on connaît plus ou moins leurs positions par rapport à l'objet central de la pièce. Seul Valère est encore totalement en retrait, comme il le sera d'ailleurs durant toute la pièce. Pas de longue tirade ici, pas de confidence entre l'héroïne et sa suivante, comme cela est généralement le cas dans les pièces classiques. On entre in medias res. La répartition de la parole est absolument déséquilibrée : Mme Pernelle la monopolise. [...]
[...] Le dénouement est en quelque sorte donné dès le principe, dans cette unanimité qui expulse l'indésirable : c'est une promesse de victoire, la garantie symbolique d'un ordre dont, après bien des péripéties, l'intervention finale de l'Exempt révélera le caractère providentiel (qu'il s'agisse de la providence royale, divine ou dramaturgique). Tartuffe est ainsi, dès cette première scène, parasite au sens moderne, comme le note Michel Serres : Tartuffe est celui qui intercepte la communication. Plus encore qu'aux êtres, il s'attaque aux relations entre les êtres : à cause de lui, le dialogue est coupé entre l'aïeule et la famille. Ressource du comique, ce parasitage est également antithéâtral : l'arrestation de Tartuffe permettra au théâtre de renaître. [...]
[...] Le théâtre se révèle ici théâtre par le biais de cette omniprésence discursive et gestuelle de Mme Pernelle. Accaparant l'espace et la parole, c'est elle le parasite. Sa sortie préfigure en un sens la sortie de Tartuffe. Elle ouvre le théâtre par son départ, car auparavant, elle tuait le théâtre en empêchant les autres personnages de parler, de bouger, de s'exprimer, donc de faire signe. Sursignifiée à elle toute seule, son évincement va marquer le début de la pièce, c'est-à-dire le début de la signifiance. [...]
[...] TARTUFFE : Molière Introduction Tartuffe est l'une des plus célèbres pièces de Molière. Créée en 1669 au Palais-Royal de Paris, cette pièce en cinq actes et en vers dresse le portrait d'un faux dévot, Tartuffe, qui, en tant que directeur de conscience, s'introduit dans la maison d'Orgon et tentera de séduire Elmire, la femme de son maître. Le scandale éclatera, et le roi aura du mal à protéger Molière face aux attaques du parti jésuite, omniprésent à la Cour dans cette seconde partie du XVIIème siècle. [...]
[...] En quittant la scène, le pouvoir de Tartuffe va être mis en péril. De l'autre côté, tous les autres personnages, qui vont par la suite œuvrer à l'éviction de Tartuffe de la maison. Damis et Dorine vont exprimer leur point de vue, très critique, sur le faux dévot : Damis le surnomme "cagot de critique", Dorine "critique zélé". Mariane, Elmire, Cléante sont de la même famille qu'Orgon, il leur est donc plus difficile d'être si virulent envers Tartuffe ; ils feront néanmoins partie du clan anti-Tartuffe. [...]
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