La pièce se déroule au sein d'une famille dans laquelle s'est immiscé un faux dévot, Tartuffe, provoquant alors une crise et une division de la famille en deux clans : les partisans de Tartuffe et ses opposants. Cette scène est centrale dans un acte particulier, celui de l'arrivée tardive du personnage éponyme (...)
[...] Molière suppose aussi par la généralisation du discours de Tartuffe que les faux dévots existent et qu'il est vrai de dire que certaines personnes agissent comme ce personnage. Cette scène dans laquelle Tartuffe apparaît pour la première fois nous permet de mieux cerner le personnage. Il semble alors égoïste, immoral, hypocrite et près à tout pour satisfaire ses désirs pour le moins profanes. Molière dénonce sa fausse dévotion et sa fausseté à travers un discours amoureux. On peut aussi ajouter que c'est pour avoir cédé à ses passions et pour n'avoir pas su maintenir jusqu'au bout son maque que Tartuffe finira par tout perdre et être dénoncé. [...]
[...] Tout d'abord, la déclaration est tout à fait galante (vers 961) nous montre l'indifférence d'Elmire face à la déclaration de Tartuffe. De plus, par le portrait de Tartuffe que le lecteur a pu se faire grâce aux actes précédents, le personnage perd toute crédibilité. Effectivement, un tel discours ne lui convient guère et ses chances de séduire une honnête femme comme Elmire sont minimes. Tartuffe mêle dans son discours amoureux un vocabulaire laudatif et religieux à travers lequel il sacralise Elmire. [...]
[...] Nous étudierons tout d'abord par quels moyens Tartufe séduit Elmire puis nous verrons comment celui-ci parvient à se trahir lui-même et à faire tomber son masque. Enfin, nous essayerons de comprendre pourquoi cette scène a été jugée scandaleuse au XVIIIème siècle. Dans son discours amoureux qui en soi n'est pas ridicule, Tartuffe s'exprime tout d'abord en employant le pronom nous derrière le quel il se cache. En effet, aux vers 933-934 L'amour qui nous attache aux beautés temporelles/N'étouffe pas en nous l'amour des temporelles il intensifie ses émotions en utilisant une antithèse et des dissimule derrière une généralisation qui regroupe probablement tous les dévots. [...]
[...] Tartuffe cherche à faire culpabiliser Elmire. Aux vers 971-972 Et si vous condamnez l'aveu que je vous fais/Vous devez vous en prendre à vos charmants attraits il veut se déresponsabiliser et prouve une nouvelle fois à quel point c'est un habile hypocrite. Enfin, du vers 989 au vers 1000, il fait une démonstration immorale en comparant les gens de la Cour, qu'il qualifie avec un vocabulaire péjoratif bruyants (vers 990) ; vains (vers 990) ; se targuer (vers 991) ; indiscrète (vers 992) ; déshonore (vers 993) aux gens comme nous (vers 995), c'est-à-dire les dévots dont il vante la prudence et qu'il désigne avec un champ lexical de l'amour feu secret (vers 995) ; secret (vers 996). [...]
[...] Cette scène est l'une des principales causes qui ont empêchées la publication de l'œuvre. Tartuffe argumente son discours amoureux à l'aide du vocabulaire de la dévotion comme le montre le vers 976 pour être dévot, je n'en suis pas moins un homme Il détourne aussi le langage de la religion en affirmant sue la beauté de la créature humaine est le reflet de Dieu et fait ainsi de la femme une déesse. Ces propos provoquent une incohérence vis-à-vis du statut de dévot qu'il incarne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture