L'École des femmes, représentée pour la première fois le 26 décembre 1662 sur le théâtre du Palais-Royal à Paris, marque une date capitale dans l'histoire de notre dramaturgie comique. En effet, tout comme la "querelle du Cid" avait marqué en 1637 l'apparition de la tragédie classique sur notre théâtre, la "querelle de L'École des femmes", signale la création de la comédie classique de conception moliéresque. Cette comédie en cinq actes, écrite en vers, connaît un énorme succès et permet à Molière (1622-1673) de dresser un tableau de son époque et notamment de rendre compte de la condition des femmes tout en divertissant la Cour (...)
[...] Il se convaint ainsi lui-même et se donne du courage, ce qui explique les négations. Il veut à tout prix garder son honneur, et pour cela, il doit faire échouer Horace dans sa quête d'Agnès. Il est déterminé à agir, d'où l'utilisation du futur : Ainsi, il prend un risque, celui de “perdre [ses] peines”, c'est à dire les efforts qu'il a fait pour la garder, mais aussi la peine que peut lui faire sa déception amoureuse et, par conséquent, la blessure que peut être la “disgrâce”. [...]
[...] Mais Arnolphe ne fait aucune peine puisqu'il s'est inséré dans cette situation lui-même selon son hypocrisie légendaire, en faisant croire à Horace qu'il était son plus sûr ami. Mais encore, le comique de caractère s'ouvre sur un comique de moeurs où notre dramaturge peint les usages de son époque dominée par le système de pensée du bourgeois pédant, mesquin et mysogine. Et c'est de cette mesquinerie qu'il s'agit de parler. Arnolphe, ridiculisé, va être, à travers son discours pathétique, l'instrument d'une parodie au service d'une dénonciation de la condition des femmes. En effet, Molière peint une satire de son époque à travers un comique de moeurs. [...]
[...] Mais il est vite rattrapé par le portrait comique que Molière fait de lui. Le comique a agit : Arnolphe est ridiculisé aux yeux de tous. Il est montré dans une confidence des plus pathétique, qui nous le montre grotesque : la situation est totalement renversée puisque c'est Arnolphe, le tyran totalement désarmé, qui se lamente et qui se met à nu devant le public. Mais aussi, on trouve dans ce texte du comique de mots : le décalage du niveau de langue qui entoure Arnolphe est très illustratif. [...]
[...] ) qu'il faudra qu'[il] crève / Si de [son] triste sort la disgrâce s'achève”. Enfin, il donne davantage d'envergure aux sentiments qu'il porte à la jeune fille en opposant son amour à celui d'Horace. Ainsi, il parle, en ce qui concerne l'histoire d'amour d'Agnès et d'Horace, d'amourette peu sérieuse qui ne peut mener nul part. Horace est alors un jeune homme qui fait le joli coeur auprès des femmes (“godelureau”), jeune fou dont elle [Agnès] s'amourache” (vers 1032). Le terme “amouracher” semble davantage caractériser une passion temporaire, éphémère et souvent déraisonnable qu'une réelle histoire d'amour pouvant mener au mariage. [...]
[...] Dans notre texte, cette accusation se traduit par des formules imprécises telles que “tout ce qu'elle a fait”. En outre, Arnolphe souligne le manque de culpabilité de l'accusée par “elle n'est point émue” ou “elle n'y touche ce qui contribue à accentuer la légitimité de sa lamentation. D'autre part, en résumant les efforts qu'il a fait pour sa protégée (du vers 1026 à 1034), Arnolphe se défend de n'être qu'un protecteur dont on aurait abusé; il se fait alors avocat de sa cause : “Quoi ? [...]
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