Tout au long de l'oeuvre de Molière, on distingue différents types de comiques :
- Le comique de mots : dans la totalité de l'acte II ainsi que dans la scène 3 de l'acte IV, se traduisant par du patois paysan, les hyperboles laudatives de Dom Juan, les paroles interrompues de Monsieur Dimanche, etc.
- Le comique de gestes s'exprimant par le jeu des soufflets (Acte II, scène 3), l'hésitation de Dom Juan pris entre les deux paysannes (Acte II, scène 4), le jeu des chaises et la sortie forcée de Monsieur Dimanche (Acte IV, scène 3)
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[...] LE MELANGE DES REGISTRES DANS DOM JUAN Des registres mêlés A. Le comique de farce 1. Ressorts du comique Tout au long de l'œuvre de Molière, on distingue différents types de comiques : - Le comique de mots : dans la totalité de l'acte II ainsi que dans la scène 3 de l'acte IV, se traduisant par du patois paysan, les hyperboles laudatives de Dom Juan, les paroles interrompues de Monsieur Dimanche etc. - Le comique de gestes s'exprimant par le jeu des soufflets (Acte II, scène l'hésitation de Dom Juan pris entre les deux paysannes (Acte II, scène le jeu des chaises et la sortie forcée de Monsieur Dimanche (Acte IV, scène - Le comique de caractère se manifestant par les portraits charges du séducteur pris à son propre piège, des paysannes opportunistes, du bourgeois enrichi mais maladroit. [...]
[...] Dans la scène 8 de l'acte IV, l'effroi de Sganarelle qui ne veut plus toucher au repas qu'il attendait tant, constitue un contrepoint comique à l'apparition de la statue. Dom Juan oppose une ironique et hypocrite anaphore le ciel aux sérieuses mises en garde de Dom Carlos (Acte scène 3). Enfin, le dernier mot de Sganarelle Mes gages ! confirme la dominante burlesque de la pièce en achevant celle-ci comme une farce. Le registre burlesque empêche donc de prendre tout à fait au sérieux la condamnation morale et le châtiment céleste du libertin, et confère donc à la pièce une ambiguïté. [...]
[...] Aujourd'hui, le metteur en scène doit faire un choix parmi tous les possibles et l'héritage des mises en scène antérieures. Certains perpétuent le goût du fantastique, d'autres donnent une apparence humaine ou bien mécanique à l'émissaire de Dieu (confère la mise en scène de Patrice Chéreau en 1969, où la statue se dédoublait en deux marionnettes de plâtre qui frappaient à mort le libertin). E. La prédominance du burlesque Quelques exemples de burlesque : la réplique bouffonne de Sganarelle contrastant avec la colère désespérée d'Elvire (Acte scène la naïveté et la chute du valet sapent les prétentions de la discussion théologique (Acte III, scène tandis que sa réplique Va, va, jure un peu in n'y a pas de mal sonne comme une antiphrase sacrilège auprès du mendiant et du public de 1665 (Acte III, scène 2). [...]
[...] La polémique et la satire Si la mise en cause du libertinage reste ambiguë, d'autres aspects de la société contemporaine sont critiqués ou ridiculisés : les superstitions populaires, l'imposture des médecins (Acte III, scène les contradictions du code de l'honneur aristocratique (Acte III, scène la rivalité entre l'aristocratie et la bourgeoisie (Acte IV, scène l'hypocrisie religieuse (Acte scène 1 à 3). D. L'intervention du fantastique Le registre fantastique correspond a l'intervention du surnaturel lié a la statue du commandeur, au spectre et au foudroiement final de Dom Juan. Par ailleurs, l'effroi de Sganarelle, qui exhorte son maître au repentir, contraste avec le scepticisme de Dom Juan qui refuse de croire au surnaturel. [...]
[...] Enfin, la gourmandise de Sganarelle dans l'Acte IV, scène 7 exprime à nouveau sa bouffonnerie B. Les éléments tragiques Pour ce qui est des éléments tragiques, on distingue d'une part le fait que les quatre personnages appartiennent à l'aristocratie traditionnelle, attachée à des valeurs ancestrales et au code de l'honneur, au nom desquels ils blâment la conduite de Dom Juan. Ils s'expriment ainsi dans un langage soutenu dont le registre et les propos rappellent l'univers de la tragédie ou de la tragi-comédie, mis en place par les maximes cornéliennes de Dom Louis ou les accents raciniens d'Elvire par exemple. [...]
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