Au théâtre, il existe les objets ou accessoires référents qui font partie du texte ou des didascalies, et ceux que le metteur en scène choisit pour leur portée symbolique, ou comme élément du jeu. Les costumes connaissent la même fonction ; or, à la lecture de la pièce de Dom Juan, on est frappé par l'importance que le texte lui-même accorde aux vêtements.
Dès lors, il est légitime de se demander quel rôle ils peuvent jouer dans la pièce.
Pour commencer, nous observerons à quels moments de la pièce le texte fait allusion aux vêtements. Ensuite nous analyserons la fonction qu'ils occupent dans l'action (...)
[...] Si l'on associe les perruques aux vêtements, on note là aussi la grande liberté des mises en scène contemporaines qui négligent les descriptions de Pierrot qui pourraient pourtant passer pour des didascalies indirectes : ils avont des cheveux qui ne tenont point à leur tête et ils boutont ça après tout, comme un gros bonnet de filace. Finalement, les vêtements si régulièrement évoqués dans le texte jouent un rôle très actif, tout en laissant libre cours à l'interprétation des scénographes. Tout cela nous confirme à la fois la vitalité du théâtre de Molière et l'intérêt de voir encore nos classiques revisités On peut aussi rêver d'une mise en scène de Dom Juan qui serait plus soucieuse de donner la parole aux costumes. [...]
[...] Les costumes connaissent la même fonction ; or, à la lecture de la pièce de Dom Juan, on est frappé par l'importance que le texte lui-même accorde aux vêtements. Dès lors, il est légitime de se demander quel rôle ils peuvent jouer dans la pièce. Pour commencer, nous observerons à quels moments de la pièce le texte fait allusion aux vêtements. Ensuite nous analyserons la fonction qu'ils occupent dans l'action. La référence à un vêtement est récurrente dans la pièce. [...]
[...] Le spectre qui lance un ultimatum à Dom Juan est une femme voilée : cela représente la féminité et, surtout, ce spectre réunit toutes les femmes que Dom Juan a séduites. Ainsi, les vêtements cités par le texte participent complètement à l'intrigue. Ils sont également une ressource inépuisable pour la mise en scène. La tirade de Pierrot décrivant le costume de Dom Juan s'apparente à un véritable exercice de style : on pourrait imaginer qu'au fur et à mesure que Pierrot habille Dom Juan, un valet fait la même chose sur un mannequin devenant ainsi peinture vivante témoin de la mode du XVIIème siècle. [...]
[...] La souplesse qu'il peut supposer s'accorde parfaitement avec l'esthétique baroque. En outre, il ne faut pas oublier que l'on ignore complètement quel est le costume de Dom Juan au début de l'acte III : cela laisse toute latitude au metteur en scène qui parfois nous offre de géniales trouvaille, tel Daniel Mesguish qui le déguise en prêtre ! Il est étonnant de voir que malgré la précision du texte sur les vêtements, les mises en scène les contournent parfois complètement : le Dom Juan de Bluwal ressemble plutôt à un dandy du XIXème siècle. [...]
[...] On comprend aussi pourquoi Sganarelle reste au service de ce seigneur méchant homme Au cœur de l'intrigue, à la fin de l'acte II et au début de l'acte III, le nœud dramatique semble se compliquer : l'action centrée sur la vie amoureuse de Dom Juan prend un nouveau tour et Dom Juan poursuivi, en fuite devient un personnage picaresque. Le vêtement joue donc un rôle primordial puisque de lui va dépendre le sort de Dom Juan et de Sganarelle. Leur longue conversation au début de ce troisième acte traduit une certaine sérénité, comme s'ils se croyaient protégés par leur déguisement. [...]
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