Dom Juan 1665 : pièce dont la création doit être re-située dans le contexte difficile des années "Tartuffe" : cette pièce est interdite de représentation par deux fois malgré le soutien du roi. Il faudra attendre 1669 pour que la pièce puisse être jouée.
La dimension critique et satirique allait trop loin au goût du Parti dévot. Dom Juan doit être perçu comme une réponse du Directeur de troupe qu'est Molière : il doit faire jouer ses comédiens et ne veut pas renoncer à sa liberté de création et d'expression (...)
[...] Enfin, nous disposons d'informations sur l'intrigue et l'action : après cour empressée et engagement, séparation mystérieuse et déplacement et donc arrivée imminente de Done Elvire pour demander des comptes à Don Juan. Pronostic défavorable de Sganarelle sur le succès d'une telle entreprise. En réalité divergences de vue et différences d'analyse préfigurent le goût du débat, de la controverse ; double point de vue. Sur ce différend complexité et ambiguïté de son attitude par rapporte à Don Juan. Inversement Gusman juge, blâme au nom de la morale (cf. [...]
[...] Conclusion confirmation que l'on peut s'instruire dans une tradition (écriture de la scène d'exposition) et garder sa liberté d'expression. Ce qui importe pour nous, destinataires de l'œuvre théâtrale, c'est de découvrir comment l'auteur garde sa liberté de créer ; ouverture : avec la dernière scène, ou avec le portrait libertin au XVII ou avec l'air du catalogue chanté par Laporello Sganarelle) dans Don Giovanni de Mozart, preuve de la vitalité de la pièce qui sait se prêter à d'autres formes d'expression artistique. [...]
[...] Ce que retient le public, c'est l'éloge liminaire du tabac Il faut restituer cet éloge de treize ligne à l'échelle de la tonalité de la pièce : première et dernière scène donnent un espace de libre parole au valet-bouffon dont Molière interprétait le rôle. C'est une façon de prévenir ou conformer l'inscription de la pièce dans le genre de la comédie donc l'éloge inattendu et imprévisible serait une métonymie de la pièce. Étude de cette longue digression (l.1-13) : le but n'est-il que de surprendre et de distraire ? apparence et construction d'un éloge à la manière de . cf. [...]
[...] Apparemment construction exemplaire ; mais cet éloge fait davantage sourire que réfléchir : tournures faussement savantes (ex : référence absurde à Aristote (anachronisme)), généralisation abusive et non motivée, rythme pompeux et trop emphatique, gestuelle/mimique suggérés qui disqualifient un locuteur qui se veut savant. En fait, cet éloge a plus d'intérêt qu'on pouvait le croire en faisant s'exprimer Sganarelle sur les gens de bien (cf. : occurrences du Cl Molière semble nous prévenir qu'une fois tout le monde sera égratigné par les critiques ou moqueries, même les victimes des méfaits de Don Juan ; c'est aussi une façon de nous prévenir que malgré son sujet sérieux (cf. [...]
[...] Il faudra attendre 1669 pour que la pièce puisse être jouée. La dimension critique et satirique allait trop loin au goût du Parti dévot. Dom Juan doit être perçu comme une réponse du Directeur de troupe qu'est Molière : il doit faire jouer ses comédiens et ne veut pas renoncer à sa liberté de création et d'expression. Les thèmes sont sérieux (problème de croyance, la nature du sentiment amoureux, fidélité/inconstance . ) et certains personnages comme Don Louis ou Done Elvire pourraient figurer dans une tragédie. [...]
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