Le spectre est le fantôme d'un mort qui vient effrayer les vivants. Il incarne ici les remords et la culpabilité : ce n'est pas un hasard s'il a l'apparence d'une femme voilée : il rappelle ainsi à Don Juan toutes les femmes qu'il a déshonorées. Une mise en scène moderne propose de remplacer le spectre par une image de la vierge, qui rassemble en une seule image la femme et le sacré (mise en scène de Déborah Warner au festival de Glyndebourne en 1996) (...)
[...] En prononçant le mot repentir qui a une forte connotation religieuse, il irrite Don Juan qui prend ce conseil du valet comme une provocation. *Une attitude comique : Dans ce dénouement qui appartient davantage au registre de la tragédie qu'à celui de la comédie, Sganarelle constitue un contrepoint comique. Dès le début de la scène il prononce une réplique bouffonne Ah ! Monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher Mais évidemment, la réplique qui a le plus de force comique est celle qui clôt la scène et contraste violemment avec le ton de l'ensemble du dénouement : Ah ! [...]
[...] En acceptant de venir manger avec un mort, Don juan a transgressé l'interdit fondamental qui sépare le monde des vivants de celui des morts. On peut voir deux significations à ce repas avec un mort : _ d'abord l'épicurisme du libertin qui aime la bonne chère et est prêt à tout pour un dernier festin. _ mais en même temps, il est insultant de vouloir partager avec un mort des plaisirs auxquels il ne peut plus avoir part. Ce repas rappelle aussi les rites funéraires par lesquels on apaise l'âme d'un défunt en lui apportant de la nourriture. [...]
[...] Don Juan agit comme s'il n'avait pas de passé. Ni regret ni remords par rapport aux femmes abandonnés, pas de projet. Il refuse d'admettre qu'une loi divine ou humaine gouverne sa vie avec permanence . le Temps avec sa faux vient punir le refus de la durée. Ce dénouement met en scène le combat entre l'être de l'instant et du passage et les représentants de la permanence et de l'éternité. Le surgissement de la statue du commandeur, deuxième représentation du surnaturel Le coup de théâtre final est l'arrivée sur scène de la statue du Commandeur. [...]
[...] Dans cette perspective, la mort est conçu comme la manifestation suprême du destin et de la volonté divine. Un châtiment fantastique Pour représenter le châtiment du libertin, Molière a recours à l'imagerie traditionnelle de l'enfer (cf dernière didascalie) : le corps de Don juan s'embrase. Feu de la vengeance divine qui préfigure le supplice éternel, puis Don Juan est précipité en enfer conformément à l'imagerie chrétienne, la terre s'ouvre dans un fracas de tonnerre sur un lieu où brûlent les flammes du supplice. [...]
[...] Or Don juan n'a jamais tenu parole. Le mort s'empare de cette main avec laquelle il a dupé tout le monde. Sganarelle *Une attitude lâche : Sganarelle a une attitude exactement inverse à celle de son maître : cette scène, en même temps qu'elle scelle de fait leur séparation physique montre aussi le fossé morale qui les sépare. Sganarelle cède tout de suite à la panique : interrogations angoissés : entendez-vous, Monsieur ? voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure ? [...]
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