- le discours de Don Juan s'ouvre sur une définition faussée (l.1 à 3) avec un syllogisme (argument logique composé de trois propositions dont la troisième est déduite des deux premières, exemple : Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel) : tous les vices à la mode sont des vertus, or l'hypocrisie est un vice donc c'est une vertu (...)
[...] Il en tire même du plaisir : douces habitudes l.37, me divertirai l.38 = ironie insolente, c'est l'image du grand seigneur méchant homme comme le définit son valet Sganarelle. Eléments de conclusion Don Juan est un personnage au talent oratoire qui révèle les travers de la société du XVIIème siècle mais il est aussi un libertin à la séduction dangereuse. Molière dénonce l'hypocrisie bien pour un défaut et non une qualité. Par ailleurs, le passage a une valeur didactique. Don Juan est un personnage aux aspects baroques du fait de ses multiples visages : dualité, goût du jeu et de la comédie, grandeur de sa nature de noble. [...]
[...] Par hyperbole ils sont les plus méchants hommes du monde l.28 et ils sont nombreux : question rhétorique combien crois-tu que j'en connaisse ? Cela prouve que c'est une évidence à laquelle il est bien difficile de trouver une parade. Mieux encore, ils sont solidaires entre eux : 1.16 -17 les gens de bien, eux, sont trompés ( 1.17 à 23) : «toujours les dupes donnent hautement dans le panneau aveuglément + en crédit l.31 = dévoilement du monde tel qu'il est. [...]
[...] C'est une négation des inconvénients qui deviennent même des avantages dans la société. Un portrait satirique d'une société fondée sur le masque une métaphore filée récurrente : le vocabulaire du théâtre (en grec hupocritès désigne un acteur) est désigné par les termes de «personnages l.5, jouer profession l.6, grimaces l.15, singe l.23 (péjoratif), rhabillé l.24, manteau l.26, habit l.27, intrigues l.29. Don Juan imagine même les gestes et les jeux de scène des hypocrites aux 1.32 -33 baissement de tête, un soupir mortifié et deux roulements d'yeux donnant ainsi un caractère concret et visuel à sa démonstration. [...]
[...] C'est un personnage en opposition aux règles de la société. 2ème élargissement possible : renvoi et comparaison avec un autre personnage de Molière mais cette fois ci dans un registre différent : Alceste dans Le Misanthrope (1666). Alceste désapprouverait un comportement tel que celui de Don Juan puisqu'il désire que tous les hommes soient honnêtes et il exécrerait probablement les procédés du libertin. [...]
[...] il pense d'abord à lui-même : me sauver l.35, mes affaires l.36 (dans un double mouvement de référence au salut de l'âme en tant que pécheur invétéré et d'esprit matérialiste qui s'oppose au Ciel) il veut aussi prendre aussi une revanche sur ses ennemis l.51 : c'est-à-dire ceux que l'on a vu s'opposer à lui dans la pièce, affirmant ainsi sa liberté d'agir comme bon lui semble, y compris contre les valeurs du mariage et de la religion (sens du mot libertin au XVIIème siècle) : envers et contre tous l.41, tout ce que je voudrai Malgré tout, le personnage sait donner une image avantageuse de lui-même : sage esprit je saurai (l.51-57). sens de la moralité ? Au contraire, c'est un art de l'accommodation et de la tromperie: «plus de honte l.1 impunément l.42, profiter l.56. [...]
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