Le créancier, qui attend déjà depuis trois quarts d'heures, est fort bien accueilli par Dom Juan, son débiteur. La didascalie de la première tirade de Dom Juan nous fait part une fois de plus de l'hypocrisie dont il fait usage : "Dom Juan faisant de grandes civilités", il sait tromper les personnes avec facilité. L'interjection "Ah ! Monsieur Dimanche" nous le confirme, c'est la conduite d'un personnage impatient qui est présentée dans cette scène. Il lui fait de grandes politesses en utilisant l'hyperbole : "je suis ravi de vous voir" et va même jusqu'à donner la faute à ses laquais de ne pas avoir fait rentrer son créancier "d'abord" (...)
[...] Dimanche repose sur sa tactique personnelle, celle de la flatterie. Dom Juan reconnaît sa dette mais il cherche à réduire au silence son visiteur. Il fait semblant de traiter M. Dimanche comme s'il était son égal afin de le troubler. A peine le créancier se trouve-t-il face à Dom Juan, que ce dernier ordonne d'apporter un siège pour M. Dimanche Les verbes à l'impératif : approchez asseyez-vous mettez-vous là montrent un personnage dont les ordres se réalisent promptement : je fais ce que vous voulez Une fois assis, M. [...]
[...] sans que Dom Juan l'interrompe systématiquement en lui posant une autre question ou même juste pour le flatter. Mais M. Dimanche a conscience qu'on le manipule : Monsieur, vous vous moquez Monsieur, je fais ce que vous voulez Après avoir été humilié, M. Dimanche va subir l'hypocrisie de Dom Juan. Nous avons ici un véritable rapport de force fait par Dom Juan : il mène le dialogue, il coupe sans arrêt la parole, pose des questions, décide des sujets de conversation, et manipule M. [...]
[...] Les rôles s'inversent, Dom Juan, le débiteur, qui devrait être mal à l'aise, va renvoyer son créancier M. Dimanche. Les interruptions systématiques de Dom Juan renforcent l'effet comique présent tout au long de la scène. Le refus de payer ses dettes montre une autre caractéristique du libertin : il refuse tout engagement, tout devoir. Dans l'acte I scène Dom Juan défend une autre de ses qualités de libertin, qui est l'inconstance et l'infidélité ; et avec une stratégie mûrement réfléchie, il arrive à convaincre Sganarelle du bienfondé de sa thèse. [...]
[...] Comment, à travers cet extrait comique, Dom Juan détourne-t-il à son profit la visite de son créancier ? Nous verrons dans un premier temps l'arrivée de M. Dimanche, puis la stratégie de Dom Juan, enfin nous terminerons par le comique selon Dom Juan et son valet. Annonces des axes : L'arrivée de M. Dimanche II) La stratégie de Dom Juan III) Le comique selon Dom Juan et son valet Commentaire : L'arrivée de M. Dimanche Dom Juan est un incorrigible libertin, qui n'honore pas ses dettes ; nous allons voir de quelle manière se déroule l'entrevue avec M. [...]
[...] Dom Juan met en avant sa relation avec son créancier en utilisant l'hyperbole : au meilleur de mes amis afin que le créancier se sente plus à son aise ; il le considère comme son ami : cet ordre n'est pas pour vous trouver jamais de porte fermée chez moi Il le reçoit dans les meilleures conditions qui soient : ôtez ce pliant, et apportez un fauteuil il ne souhaite pas mettre de différence entre lui et le visiteur. L'expression je ne veux point que l'on mette de différence entre nous deux est une antiphrase mais aussi une hyperbole qui montre une transgression de l'ordre social faite par Dom Juan. Face à une telle mise en scène de la part de son débiteur, M. Dimanche, gêné, ne sait que dire, et répond avec politesse : Monsieur je vous suis fort obligé j'étais venu . Sa phrase n'est pas terminée lorsque Dom Juan l'interrompt. [...]
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