Ce texte apparaît au début de l'acte III de la pièce alors que le héros éponyme et son fidèle Sganarelle s'enfuient dans la forêt afin d'échapper à leurs poursuivants. Cette chevauchée est une nouvelle occasion de débattre de leur différence de point de vue pour le couple maître-valet. Alors que le serviteur défend la religion et l'existence de Dieu, le seigneur apparaît sceptique (...)
[...] La réponse de Dom Juan j'attends que ton raisonnement sois fini montre que celui-ci s'amuse des difficultés de son compagnon et l'écoute avec un certain cynisme. Quand ce dernier reprend, il se met en tête de prouver la virtuosité du corps humain en se trémoussant dans tous les sens, et finit par se contredire en tombant. Le passage repose essentiellement sur le comique de geste. On imagine Sganarelle dissertant pompeusement et maladroitement tout en gesticulant de manière tout aussi ridicule en vue d'illustrer ses propos. [...]
[...] Tout d'abord, la date du texte (1665) n'est pas très éloignée du Discours de la méthode publié en 1637. On voit donc que les deux textes sont proches chronologiquement. Et le credo mathématique de Dom Juan renvoie de manière un peu allusive, elliptique voire parodique à la pensée cartésienne. Pour Descartes, les mathématiques sont les seules sciences, le seul savoir à échapper au doute, de par la clarté des raisonnements mathématiques et la certitude de leurs formes. Les mathématiques en effet sont composées d'éléments intelligibles et non sensibles, ils sont en effet perçus par l'esprit et non par les sens. [...]
[...] Dans ce premier mouvement, Sganarelle questionne tandis que Dom Juan, lui, ne donne que des réponses lapidaires ou détachées : oui, oui parfois réduites à de simples onomatopées : Eh ! ou Ah ! Ah ! Ah dans laquelle on peut déceler la moquerie. Ici, c'est Sganarelle qui est à la place du beau parleur, il reprend même les paroles de son maître pour les expliciter. Ainsi, laissons cela renvoie à c'est-à-dire que non et oui, oui à aussi peu L'interrogatoire évolue par gradation puisque l'on passe du ciel à l'enfer puis au diable à l'autre vie et enfin, au moine bourru en partant donc des croyances les plus sérieuses pour aboutir à celles qui tiennes plus de la superstition. [...]
[...] La fable du faux médecin apparaît donc comme un apologue présageant le débat qui va suivre sur la croyance religieuse. On sent dés le début que Sganarelle prend une certaine assurance. C'est d'ailleurs à son initiative que la discussion -à laquelle Dom Juan quant à lui parait réfractaire laissons cela a lieu : je me sens en humeur de disputer contre vous et je veux savoir un peu vos pensées à fond. Est-il possible que vous ne croyiez pas du tout au ciel ? [...]
[...] Alors que le serviteur défend la religion et l'existence de Dieu, le seigneur apparaît sceptique. Dans un commentaire linéaire, voyons comment et par quels procédés deux thèses s'opposent violemment dans le texte même si en apparence, seule la vision de Sganarelle semble s'exprimer. Maître et valet ont souvent l'occasion de converser tout au long de la pièce. Sganarelle a un rapport privilégié avec Dom Juan qui lui dévoile souvent plus volontiers ses pensées. Même s'ils ont un rapport de dépendance, ils entretiennent néanmoins une certaine complicité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture