Sganarelle, valet de Dom Juan, s'entretient avec Gusman, l'écuyer de Done Elvire. On apprend que la jeune femme, après avoir été enlevée d'un couvent, puis épousée par Dom Juan, vient d'être abandonnée par lui. Saganarelle ôte à Gusman tout espoir que son maître revienne jamais à Elvire. A cette occasion, il brosse, à sa manière, un portrait du grand seigneur impie et débauché. Ce texte appartient à la scène d'ouverture de la pièce. Il nous renseigne sur l'intrigue, mais nous permet aussi de découvrir le caractère du héros, celui de son valet, ainsi que les rapports spécifiques qui lient ce couple.
[...] Cette attitude à une époque d'entente renaissance du catholicisme passait pour une provocation intolérable. Sganarelle annonçant le dénouement de la pièce redoute pour son maître an châtiment divin : " Suffit qu'il faut que le courroux du Ciel l'accable quelque jour II - Le débauché A ce libertinage de pensée s'ajoute un libertinage des mœurs qui aggrave l'impiété de don Juan. Car pour la conscience chrétienne, le désir sexuel est volontiers associé au diable, surtout quand il s'exprime avec exubérance et refuse les limitations. [...]
[...] Il emploie même le mot en le traitant de bête brute Il procède aussi à des amplifications burlesques qui font rire tellement elles sont déplacées : il aurait encore épousé toi, son chien et son chat Le mélange du registre soutenu de la pédanterie et des dérapages du langage populaire ajoute encore au comique. III La verve bouffonne Sganarelle est emporté par son discours. Il a un bagout incontestable, dont il mesure les effets sur Gusman : Tu demeures surpris et changes de couleur à ce discours. [...]
[...] Autant ce dernier est insoumis, incrédule et hardi, autant le premier est servile, crédule et poltron. Ce contraste a une double fonction : il permet d'abords aux caractères de mieux se révéler ; il crée ensuite un contraste comique, en opposant deux univers radicalement différents. Sganarelle se pose en s'opposant à son maître ; mais s'il fait de lui un portrait peu flatteur, il éprouve néanmoins à son égard de la fascination. I - Le crédule Sganarelle apparaît comme le défenseur de la morale traditionnelle et de la foi religieuse. [...]
[...] Écoute au moins : je t'ai fait cette confidence avec franchise, et cela m'est sorti un peu bien vite de la bouche ; mais s'il fallait qu'il en vînt quelque chose à ses oreilles, je dirais hautement que tu aurais menti. Introduction Sganarelle, valet de Dom Juan, s'entretient avec Gusman, l'écuyer de Done Elvire. On apprend que la jeune femme, après avoir été enlevée d'un couvent, puis épousée par don Juan, vient d'être abandonnée par lui. Saganarelle ôte à Gusman tout espoir que son maître revienne jamais à Elvire. A cette occasion, il brosse, à sa manière, un portrait du grand seigneur impie et débauché. [...]
[...] Conclusion Dans ce texte qui appartient à la scène d'exposition, Don Juan libertin d'une envergure exceptionnelle, est décrit par un valet poltron, bavard et secrètement admiratif. Le ton burlesque place la pièce sous le signe de la comédie, mais le thème religieux, qui touche au XVIIème siècle à de brûlants controverses, lui donne un caractère polémique. Certes Don Juan est condamné pour son immoralité et son impiété, mais Sganarelle avec sa crédulité superstitieuse est-il bon défenseur de la foi catholique ? Molière semble insinuer plutôt que la crédulité du valet balourd est aussi dangereuse et condamnable que le libertinage provocant du maître. [...]
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