En accord avec la réflexion de Molière, la définition même du mot « théâtre » (tirée du Grand Robert) confirme la nécessité de le représenter (...)
[...] Une simple relecture de l'œuvre suffit à s'en rendre compte. Les propos de Molière doivent être nuancés. Tout d'abord, il faut confirmer que les comédies sont faites pour être jouées et que rien ne peut remplacer la représentation qui constitue le théâtre à proprement parler. Toutefois, nous estimons que la lecture d'une pièce, malgré les difficultés qu'elle peut présenter, est bien souvent indispensable à la compréhension de sa mise en scène. Ainsi, bien loin de s'opposer, la lecture d'une pièce suivie de sa représentation sont complémentaires et nous offrent la plus intéressante des visions qu'il en est donné d'avoir. [...]
[...] La représentation est donc irremplaçable et la remettre en question serait provoquer la fin du théâtre tel que nous le connaissons. Parce qu'il a son propre langage - qui n'est d'ailleurs vraiment théâtral que dans la mesure où les pensées qu'il exprime échappent au langage articulé comme le souligne Antonin Artaud dans Le théâtre et son double - le théâtre doit être représenté, ne serait-ce que pour honorer ses fonctions premières. Initialement, le théâtre avait une vocation cathartique, parfois encore d'actualité de nos jours : servant de défouloir à tous les mauvais sentiments, il permettait de purifier les spectateurs. [...]
[...] Les interrogations figurant dans l'introduction peuvent être généralisées en les appliquant à d'autres domaines, et plus seulement au théâtre. Il s'agit toujours de comparer deux visions, l'une tirée de l'expérience vécue, l'autre issue de la lecture. Nous pouvons prendre l'exemple du voyage, entre intérêts du récit et nécessité de le vivre réellement. [...]
[...] En premier lieu, lire une pièce de théâtre permet à l'imagination de travailler. Aussi peu aisée que la tâche paraisse, ce travail dans l'abstrait, quand on parvient à l'effectuer, permet au lecteur de devenir son propre metteur en scène et d'éprouver le plaisir de la création. En lisant, nous nous forgeons une vision non seulement personnelle mais aussi unique de la pièce, notre vision. Le sens clair et précis des mots, même s'il n'a pas l'importance de la mise en scène, est mis à contribution. [...]
[...] Ses gestes et mouvements montrent la progression du désespoir. Ligne 56, la duchesse pose la main sur son épaule. Cette ébauche de mise en scène très incomplète, est ma vision personnelle de la pièce. En la comparant à sa représentation à laquelle j'ai assisté, je me rend compte de certaines similitudes malgré de nombreuses différences. La mise en scène était sobre et le plateau ne supportait que deux chaises qui se faisaient dos et sur lesquels étaient assis les personnages. Une faible lumière éclairait le visage de Kaliayev. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture