Le Misanthrope et Georges Dandin sont deux comédies de Molière, qui paraissent respectivement en 1666 et 1668. Le Misanthrope, pièce en cinq actes, appartient au genre de la grande comédie et montre un homme plein d'ambiguïté, Alceste, qui condamne les moeurs et les hommes de son temps, mais en même temps, et amoureux d'une femme qui cumule tous les défauts qu'il déteste par ailleurs.
Georges Dandin est une farce en trois actes qui présente un paysan rustre marié à une jeune fille noble qui se joue de lui et aime être courtisée par d'autres (...)
[...] Dans Georges Dandin, Angélique a une tirade très avant-gardiste : [ ] je prétends n'être point obligée à me soumettre en esclave à vos volontés et je veux jouir, s'il vous plaît, de quelque nombre de beaux jours que m'offre la jeunesse ; prendre les douces libertés ( ) acte II, scène 2. Ce féminisme avant l'heure donne une autre dimension aux vices d'Angélique, qui se venge d'une alliance forcée et veut jouir de la liberté. Célimène est un peu semblable, elle refuse elle aussi de s'ensevelir dans un nouveau mariage et dans la retraite que prévoit Alceste. Il faut enfin souligner que tous les personnages ne sont pas si corrompus. Dans le Misanthrope, Philinte fait souvent preuve de bon sens et de fidélité. [...]
[...] Ce salon mondain est en quelque sorte un prolongement de la Cour, voire une petite Cour qui gravite autour de la maîtresse de maison : Célimène. Or la Cour est célèbre, à l'époque aussi, pour être un lieu où tous les vices se rencontrent, spécialement la méchanceté qui prend la forme de la médisance. Cette médisance est particulièrement bien illustrée à l'acte II, scène 4 du Misanthrope, scène dans laquelle Célimène dresse de cruels portraits de personnages absents. L'hypocrisie est également un vice très illustré et La Bruyère y revient souvent dans son livre VIII des Caractères, Les Caractères de la Cour : Un homme qui sait la Cour est maître de son geste, de ses yeux, de son visage [ ] il sourit à ses ennemis Molière montre que l'on sourit à ses ennemis à l'acte scène lorsque Alceste reproche à Philinte d'avoir été chaleureux avec un homme qu'il connaît à peine. [...]
[...] On a donc vu qu'aussi bien chez les bourgeois, les nobles et les paysans, le vices ont en effet très présents dans ces deux pièces. II- De l'importance de ces vices L'on rencontre également beaucoup de bêtise dans le caractère des personnages et on ne peut pas vraiment la classer dans les vices des hommes, mais plutôt comme un défaut qui pousse les hommes au vice. Les Sotenville par exemple, dans Georges Dandin, sont aussi bêtes que leur nom l'indique : ils ne comprennent rien au manège de leur fille d'une part, et d'autre part ils font partie de cette petite noblesse, largement caricaturée par Molière, qui est très à cheval sur les formes et les manières : ils passent leur temps à corriger leur gendre au lieu de l'écouter, ils font preuve d'étroitesse d'esprit et de bêtise. [...]
[...] Il est lucide quant aux défauts des mœurs de son époque, mais accepte de se plier aux règles sociales, non sans intelligence. Par amitié il supporte les nombreuses sautes d'humeur d'Alceste et tente toujours de le mettre en garde contre lui-même ou de le sauver de sa mélancolie : Allons Madame, allons employer toute chose pour rompre le dessein que son cœur lui propose acte scène 4. Il n'est pas parfait, puisqu'il encourage Célimène à la médisance (acte II, scène mais il est loin d'être vicieux. [...]
[...] Il écrit : On veut bien être méchant, mais on ne veut point être ridicule Ses comédies devraient donc servir à corriger les vices des hommes en leur faisant craindre d'être ridicules. La censure du Tartuffe en est en quelque sorte la preuve : la cabale religieuse ne supporte sans doute pas le ridicule. Conclusion : Dans le théâtre de Molière, le mal est sans doute très présent. Pourtant, l'auteur de semble pas peindre ces vices comme inévitables, en tous cas, il ne les présente pas comme incorrigibles. De plus, ils sont sa matière première, ce sur quoi et grâce à quoi il peut écrire, jouer et faire rire. [...]
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