Le texte présente trois personnages : une mère et ses enfants jumeaux Esau et Jacob. La mère apparaît dès le premier vers de cet extrait : présence importante car elle occupe l'intégralité de la deuxième moitié de l'alexandrin et une partie du premier.
Dans le poème, elle a toujours une place capitale puisqu'elle est donnée en fin de vers (vers 14) ou au début des alexandrins (vers 21-23-27-31) (...)
[...] Même si, selon certains critiques, il s'agit d'une maladresse de l'auteur, il n'en demeure pas moins qu'une insistance se fait. - Vivante au début du poème, elle devient au vers 22 mi-vivante, mi- morte Les enfants ont alors encore le choix puisqu'elle est à un palier. Ils peuvent décider de mettre un terme à leur conflit et la sauver ou le poursuivre et la perdre. Et c'est ce qu'ils vont faire dans une dernière attaque. La mère franchit ce palier au vers 30 puisqu'elle touche sa propre ruine - L'extrait s'achève sur un discours teinté de désespoir et d'invectives. [...]
[...] - Il faut quand même noter le fait qu'à l'origine l'un des deux frères est plus responsable que l'autre. Celui qu'on appelle Esau se voit attribuer des adjectifs qui soulignent son caractère belliqueux fort, orgueilleux et il est donné comme sujet de verbes qui mettent son attaque en lumière : empoigne, brise, fait dégât, pour arracher, méprise, viole L'anaphore du démonstratif du vers 7 (ce voleur/ cet Esau) souligne sa culpabilité, sa responsabilité dans le conflit. - Celui qui mérite d'être sauv[é] et d'obtenir l'asile [des] bras maternels est donc Jacob. [...]
[...] (BILAN) Depuis l'auteur des Tragiques, nombreux, malheureusement pourrait-on dire, sont ceux qui, en temps de détresse, utilisent leur talent de poètes pour dénoncer et combattre les grands maux et les grands conflits de ce monde. La poésie reste la dernière arme pour lutter et chanter l'amour de son pays. Je chante les armes et l'homme . Ainsi commence l'Enéïde, ainsi devrait commencer toute poésie [ ] Je chante l'homme et ses armes, et vous qui trouvez que je les chante mal, je vous en prie, chantez les mieux ! [...]
[...] - Dès le premier vers, le lecteur a le sentiment d'une atmosphère lourde et inquiétante : l'alliance de mots a priori antithétiques mère affligée l'amène sur cette voie. Un réel effet de surprise a lieu puisque ici on rompt avec le cliché, l'image d'Epinal représentant la maternité comme une étape épanouissante et source de bonheur. Celle-ci est présentée comme une source de malheurs et les enfants comme un fardeau. Une insistance se fait avec la rime affligée chargée mettant ainsi ce point encore davantage en lumière. [...]
[...] Les deux enfants sont responsables du matricide, ils tuent tous les deux la mère, la France. D'Aubigné ne charge pas l'un pour délester l'autre d'une quelconque responsabilité. Ils sont donc tous les deux coupables mais Agrippa d'Aubigné tient quand même à souligner que Jacob, le juste le protestant ne fait que se défendre A la fin se défend (vers puisqu'il a été empoign[é] La hargne et la rage sont plus du côté d'Esau qui viole [ ] l'asile apporté à son frère. [...]
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