Acteur, metteur en scène et directeur du théâtre français, Barrault (1910-1994) est spécialisé dans le mime au théâtre et monte des pièces le plus souvent classique et modernes, tandis qu'au cinéma il joue des personnages dévorés par la passion ou le désespoir, parfois à la limite de la folie.
Nous allons expliquer comment l'auteur met en scène ce passage de la pièce, à travers le désir amoureux et la fatalité (...)
[...] La grandeur est toute intérieure. Elle va à lui ; mais s'il n'était pas là, et qu'elle l'imagine présent, elle ne lui parlerait pas autrement. Hippolite ne peut plus intervenir contre Phèdre. Elle lui parle comme à l'objet passif de son amour forcené. Plus personne n'arrêtera Phèdre maintenant. Elle est possédée. L'incendie gagne le palais. 20) Hippolite, les yeux fermés, le masque crispé de dégoût, les paumes des mains plaquées, derrière lui, contre le mur, a détourné son visage (côté face). [...]
[...] Oenone est dissimulée derrière une cloison, du côté sombre l 12 c'est à dire du côté tragique d'où elle pourra manipuler Phèdre et la faire avouer. Hippolite lui, est vraiment impuissant face à ce désir amoureux car il est plaqué contre un mur, à l'endroit où se tenait Aricie peu avant, donc vers son véritable amour, incapable de reculer quand Phèdre avance vers lui. Il est aussi robotisé dans les deux derniers fragments, et montré comme un objet passif l 17, (comme un décor qui se veut d'être beau au théâtre, d'où la passion de Phèdre pour cette belle chose) ce qui coupe toute communication entre les deux personnages. [...]
[...] Hippolite, sur la trajectoire de ce j'aime va se plaquer à l'endroit même où Aricie s'était réfugiée tout à l'heure : premier plan gauche ; dans ce coin sombre et chaud où il pourra dissimuler son dégoût. Il fait penser à Saint- Sébastian que Phèdre va percer de ses flèches. Ensuite, palier d'élan. 10) Palier d'élan Après avoir arrêté Hippolite, elle a pris du large et se trouve maintenant en plein milieu du théâtre. Oenone est dissimulée contre la cloison au troisième plan lointain droite. Récitatif Récitatif proprement dit. Diction frémissante très large - la tragédienne - mais sans fausse 15) grandeur. [...]
[...] Toi-même en ton esprit rappelle le passé : C'est peu de t'avoir fui, cruel, je t'ai chassé ; J'ai voulu te paraître odieuse, inhumaine ; Pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine. De quoi m'ont profité mes inutiles soins ? Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins ; Tes malheurs te prêtaient encor de nouveaux charmes. J'ai langui, j'ai séché dans les feux, dans les larmes : Il suffit de tes yeux pour t'en persuader, Si tes yeux un moment pouvaient me regarder. [...]
[...] On pourrait rapprocher ce texte de la mise en scène que fait Antoine Vitez sur l'acte I scène dans laquelle il met son travail au service du personnage. (Le commentaire littéraire de ce passage est aussi disponible sur oodoc.com.) Texte étudié : Jean-Louis Barrault, Phèdre, Jean Racine (mise en scène) Un seul éclat pour barrer le passage à Hippolite : c'est le Ah ! Ensuite voix rauque, légèrement étouffée par la souffrance. Réserver toute la force pour le IVe acte. [...]
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