Commentaire sur la scène 2 de l'acte I du Misanthrope de Molière. Dans le Misanthrope, joué pour la première fois en 1666, le dramaturge avait pour ambition de hisser la comédie au 1er rang des genres dramatiques. Il y réussit si on en croit Boileau qui signale dans son Art poétique, la pièce comme une réussite (Boileau oppose Les Fourberies de Scapin au Misanthrope.) Dans cette scène, la seconde du premier acte, Alceste expose à Oronte, venu soumettre son sonnet à un jugement critique au misanthrope, ses préventions (réserves) à l'égard des rimailleurs (écrivains - amateurs).
[...] Par le contraste, entre l'égocentrisme d'Oronte et l'énonciation d'Alceste (universellement répandue) ( souligne l'aspect vaniteux d'Oronte. Il peint deux figures/caractères différents. - Alceste qui moralise au nom des humains (c'est un Dom Quichotte est perçu comme un homme ridicule et comique par les classiques (différent des romantiques) qui va jusqu'au bout de ses idées. - Oronte qui n'a le souci que de lui. Dans la dernière tirade d'Alceste avant son jugement, il y a un différent de pronoms : ( vous ( aucun vous avant. Oronte tarde à comprendre qui l'énonciation d'Alceste le vise directement. [...]
[...] On pourrait dire que le spectateur assiste à un jeu de démolition progressive, au sien duquel le public comprenant un discours qu'Oronte n'entend guère, est le complice d'Alceste pour le plus grand bénéfice du comique et du rire. Nous examinerons maintenant les conceptions d'Alceste en matière d'écriture. II. Mordants critiques à l'égard d'Oronte : critique du besoin d'écrire. l : les démangeaisons. l : la chaleur de montrer ses ouvrages. Empressement, démangeaisons, chaleur ( phénomène pulsionnel, vocabulaire Corporel. La bride fait parti de l'harnachement du cheval. Oronte est accusé de ne pas contenir ses pulsions. ( Comparé à un animal. Donc il manque d'éducation. [...]
[...] Alceste agitant le chiffon rouge de la prétérition, puis plaçant ses banderilles finales. Mais selon là encore la lecture du spectateur Alceste va être considérer lui-même critiquable. Il se montre en effet bien soucieux du qu'en dira-t- on alors même qui professe même de la valeur de la franchise. Molière montre ainsi les limites de son personnage qui sont peut-être aussi celles du naturel. Ainsi pourrait-on dire que se dessine par opposition de la médiocrité de deux auteurs fictifs la force d'un acteur réel, Molière lui-même ? [...]
[...] L'intérêt de l'extrait repose notamment sur le jeu théâtral qui voit Oronte moqué non seulement par Alceste mais aussi par le public. Le passage nous intéressera également par l'affirmation des conceptions poétiques du personnage principal de la pièce. Il convient donc d'analyser les vers sous les espèces de la Comédie et de l'art poétique. I. Les aspects proprement théâtraux du texte. La comédie a pour but de corriger les défauts de l'être humain au défaut du rire. Or il apparaît qu'Oronte personnage moqué, c'est lui qui mérite d'être corrigé. - la double énonciation : 1. Alceste parle à Oronte 2. [...]
[...] Comme un enfant, Oronte est dominé par le désir immédiat. Alceste indique qu'écrire constitue un démangeaison et rimer est qualifié de besoins pressants. Alceste, dans son discours, ne cesse d'opposer l'écrivain et l'honnête homme, qualifié de ridicule et misérable auteur pour l'écrivain amateur, qui est accompagné de l'avide imprimeur. Le galant homme (v.7) est l'honnête homme. Le rimailleur s'expose à être l'objet de la moquerie des autres parce qu'il n'est plus l'élite enviée de la culture et des bonnes manières. [...]
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