Recueil écrit lors de son emprisonnement à Orihuela puis à Alicante où il meurt en 1943. C'est un poète de la génération de 36. Lors de la guerre civile espagnole il fut du côté des républicains. C'est un poète engagé. Il écrit des poèmes de circonstances qui répondent à une expérience vécue (l'autobiographique sous-tend le texte). Il s'agit d'un poème qui s'inscrit dans une tradition poétique qui remonte au Moyen-Âge voire au livre de Job de l'ancien testament ...
[...] Le temps n'a plus début ni fin. Temps dans lequel l'homme n'existe plus chronologiquement. V topique du siècle d'or. Les deux extrêmes se rejoignent pour ne plus signifier qu'un point de disjonction, de contraction. Mort et naissance effacées. Lieu disjonctif car o c'est l'un Ou l'autre mais pas l'un Et l'autre. Pour M. Hernández, l'ombre = espace de la mort OU L'ombre = espace de la naissance. C'est la ‘poussière à la poussière' de la vision judéo-chrétienne. Bóveda materna. Voûte = terme architectural. [...]
[...] La métaphore réduit la contradiction. La prison est le lieu mortifère mais aussi le lieu de la résurrection (bóveda = corps du Christ). V. 3-4. passion : épisode du Christ à la colonne où il se fait fouetter. Látigo remet à l'idée de fléau, de l'expérience de l'échec ressenti par lui comme une pierre tombale. Echec qui le fait prendre conscience de sa vie, de ce qu'il est comme individu. germina ' : sang que fait jaillir le fouet. Ce premier quatrain présente la circonstance dans laquelle se trouve le poète qui l'amène à prendre conscience d'une expérience nouvelle laquelle l'amène progressivement à problématiser le sens de la vie et chez lui cette prise de conscience au lieu de déboucher sur des certitudes (cf poèmes de combat) débouche sur l'incertitude la plus totale, l'angoisse ce qui fait qu'aux questions du premier quatrain répondent des hypothèses. [...]
[...] Tout ce qui est matériel est une entrave à la liberté de l'homme. Le poète essaie de se débarrasser de tout ce qu'il ressent comme étranger à lui-même à la fois son corps mais aussi la prison parce que tout cela interdit la lumière tout comme la lourdeur du corps, de la prison empêche de voir avec les yeux de l'esprit. C'est le regard qui va permettre le contact avec le monde mais c'est aussi ce regard clair (celui de l'esprit) qui permettra au poète de se débarrasser de tout ce qui l'environne : ré-écriture du Romancero del prisionero. [...]
[...] C'était une prison de triage où la Phalange va se charger d'exécuter tous ceux qui ont commis des crimes. Ce paratexte va parasiter le sonnet pour nous faire comprendre que l'expérience n'est pas seulement personnelle mais politique. C'est par les circonstances politiques que le poète se trouve en prison. Prison qui induit l'idée d'absence. Une double absence : ( Absence du monde (comme Fray Luis de León) ( Perte des êtres aimés (famille, ville, passé, ) C'est un poème d'absence. M. Hernández essaye d'exprimer cette absence. Exil intérieur. [...]
[...] Miguel HERNÁNDEZ SIGO EN LA SOMBRA (Penal de Orihuela) Sigo en la sombra, lleno de luz: ¿existe el día? ¿Esto es mi tumba o es mi bóveda materna? Pasa el látigo contra mi piel como una fría Loza que germina caliente, roja, tierna. Es posible que no haya nacido todavía, O que haya muerto siempre. La sombra me gobierna, Si esto es vivir, morir no sé qué sería, Ni sé lo que persigo con ansia tan eterna. Encadenado a un traje, parece que persigo Desnudarme, librarme de aquello que no puede Ser yo y hace turbia y ausente la mirada. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture