Henri Michaux né en 1899 et mort en 1984 est plus souvent connu pour sa poésie que pour sa peinture. Il ne faut cependant pas négliger sa production picturale d'après 1925 qui est considérable et très intéressante. Il a en effet produit des centaines d'oeuvres auxquelles il ne donnera le plus souvent même pas de titre. Il faut également savoir que Michaux a déclaré que jusqu'en 1925, il "haïssait la peinture, et le fait même de peindre".
[...] Zao Wou-Ki, s'opposant alors à la phrase prononcée par Kipling: «Vent d'est et vent d'ouest ne se rencontrent jamais», va allier les deux traditions orientale et occidentale dans sa peinture. C'est un an plus tard que Michaux rencontre Zao Wou-Ki. Il n'a alors aucun mal à convaincre Zao Wou-Ki de renoncer à représenter le monde visible, qui fera dès lors disparaître tout caractère anecdotique ou descriptif dans ses tableaux. Zao Wou-Ki écrira sur la peinture de cette époque: peinture devient illisible, nature morte et fleurs n'existent plus. Je tends vers une écriture imaginaire, indéchiffrable.». [...]
[...] Arrivé au noir. Le noir ramène au fondement, à l'origine. Base des sentiments profonds. De la nuit vient l'inexpliqué, le non-détaillé, le non-rattaché à des causes visibles, l'attaque par surprise, le mystère, le religieux, la peur.» Le prince. Il y aborde encore d'autres notions, comme celle de la tache, du signe ou encore la difficulté de trouver un terrain d'expansion. Michaux nous parle également de son expérience de la mescaline et la notion de dessin de désagrégation apparaît. «Après des années, sans prendre aucune substance hallucinogène, il reste un appel à la fragmentation. [...]
[...] En effet on peut y lire cette citation de Michaux: volonté, mort de l'Art» qui résume bien les idées que j'ai déjà développées auparavant. On peut également y lire l'importance du motif du visage dans sa peinture: «Dessinez sans intention particulière, griffonnez machinalement, il apparaît presque toujours sur le papier des visages. Menant une excessive vie faciale, on est aussi dans une perpétuelle fièvre de visages. Dès que je prends un crayon, un pinceau, il m'en vient sur le papier l'un après l'autre dix, quinze, vingt. Et sauvages la plupart. Est- ce moi, tous ces visages? [...]
[...] On y retrouve la forme et la force de la ligne constituée d'un ensemble de signes. Ces dessins sont ainsi faits de lignes droites ou brisées et qui rappellent parfois les deux productions de Michaux: Alphabet et Narration. On a également parfois dans ses dessins l'effet d'une écriture comme on le voit ici (images1) et qui vire parfois au pointillisme (le pointillisme est une technique de peinture issue du mouvement impressionniste qui consiste à peindre par petites touches séparées) (images 2). [...]
[...] On trouve dans cette publication des idéogrammes choisis sur la page de gauche et le poème sur la calligraphie chinoise sur la page de droite. Il publie également en mai 1984, le recueil Par des traits où il vise l'union rêvée de l'écriture et du dessin: une utopie du signe. C'est le dernier livre publié par Michaux de son vivant. Les alphabets créés et inventés par Michaux que l'on peut voir dans le recueil Parcours sont également intéressants à observer. [...]
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