Henri Michaux a laissé deux carnets de route, Ecuador, dont les feuillets sont réunis par le poète au lendemain de son voyage en Equateur, en 1929, et Un barbare en Asie, qu'il publie après sa découverte de l'Inde, de la Chine et du Japon, en 1933. Voyager ne signifie pas pour lui réunir des clichés exotiques et tomber sous le charme de pratiques étranges. En Equateur, un paysage d'une sauvage hostilité l'affronte comme un défi (...)
[...] Comment Henri Michaux définit-il son et notre rapport au monde ? Car il est clair que derrière ce tableau de la nature, c'est une réflexion sur l'humain qu'il aborde, et la part qui lui revient au sein d'une immensité insignifiante. I. La description d'une terre hostile défiant toute tentation lyrique. Tout y est négatif. L'altitude sans élévation Cf. 1er vers : découpe syntaxique, position de l'attribut terrible, allitération en Remarques insistante sur l'altitude mais l'horizon est anormalement bouché : disparu, nuage en contrebas, et métaphore des chiens fideles. [...]
[...] Il se croise et s'entrecroise et monte ; rien de plus : c'est la vie quotidienne. Quito et ses montagnes. Elles tombent sur lui, puis s'étonnent, se retiennent, calment leur langues! c'est chemin ; sur ce, on les pave. Nous fumons tous ici l'opium de la grande altitude, voix basse, petit pas, petit souffle. Peu se disputent les chiens, peu les enfants, peu rient. Commentaire : Introduction : Henri Michaux a laissé deux carnets de route, Ecuador, dont les feuillets sont réunis par le poète au lendemain de son voyage en Equateur, en 1929, et Un barbare en Asie, qu'il publie après sa découverte de l'Inde, de la Chine et du Japon, en 1933. [...]
[...] La Cordillera de los Andes d'Henri Michaux La première impression est terrible et proche du désespoir. L'horizon d'abord disparaît. Les nuages ne sont pas tous plus hauts que nous. Infiniment et sans accidents, ce sont, où nous sommes, Les hauts plateaux des Andes qui s'étendent, qui s'étendent. Le sol est noir et sans accueil. Un sol venu du dedans. Il ne s'intéresse pas aux plantes. C'est une terre volcanique. Nu! et les maisons noires par-dessus, Lui laissent tout son nu; Le nu noir du mauvais. [...]
[...] Seigneur hautain entouré de sa meute ? Bête dévoreuse ? Aspect inquiétant, maléfique, mauvais : dimension fantastique de la description. Etrangement la montagne s'incarne alors même qu'elle se montre plus étrangère et hostile à l'humanité. II. La place faite à l'humain y parait dérisoire Les hommes s'effacent, se font petit Intervention tardive : fin de la 3ème séquence et 4ème. Les hommes paraissent façonnés par le milieu : Trapus Pluriel ou singulier collectif : les Indiens, les enfants / ce pèlerinage vouté : Anonymat. [...]
[...] Finalement entrainé dans la même aventure que tous les autres, solidaire Partageant les misères de la condition humaine Les contraintes et l'opacité de la matière qui nous sert de milieu : ce paysage est symbolique de notre condition sur la terre. Henri Michaux décrit, met des mots sur cette expérience. Il donne du sens à la matière insignifiante et bornée. Il se sert seulement de l'écriture pour y remédier. Conclusion : C'est un travail de l'écriture, et tout particulièrement de l'écriture poétique qu'Henri Michaux nous dévoile ici. [...]
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