Mémoires ? Jacques Delors

Résumé du document

Jacques Delors a, de la ferme familiale à la campagne présidentielle de 1994 en passant par la CFDT puis la Commission européenne, plusieurs vies à nous livrer dans ces Mémoires. ?uvre d'un homme modeste, rare vertu en ces sphères là, cet ouvrage laisse de côté l'action personnelle de l'auteur pour faire place à une passionnante leçon d'histoire institutionnelle Plusieurs vies avons-nous dit, mais sous une indéniable unité d'action : celle du souci de l'Homme dans son entier et de la société dans sa diversité.

Ce testament a surtout une vocation descriptive, aussi n'est-il pas réellement guidé par une problématique si ce n'est de montrer l'action possible dans nos institutions d'un homme détaché des anecdotes politiciennes et humaniste avant tout.

En premier lieu on présentera de façon schématique la structure du livre étudié ainsi que la biographie de l'auteur, puis nous nous pencherons sur la personnalité de ce serviteur désintéressé de l'Etat, enfin nous présenterons la vision Delorienne de nos institutions françaises durant la période charnière où il les a connu et de celles de l'Europe alors qu'elles sont tant attaquées pour leur opacité.

Extraits

[...] Les grands axes de la vie de Jacques Delors -Jacques Delors nait en 1925 à Paris dans un milieu modeste mais travailleur. --Chrétien de gauche, il s'engage très tôt via les jeunesses ouvrières chrétiennes, le syndicalisme chrétien, et de nombreux clubs de réflexions ou think tanks -Bon élève il est obligé d'abandonner les études pour trouver rapidement un emploi : il entre à la banque de France. -Mais son gout pour l'activisme social le mène ailleurs : syndiqué à la CFDT (il choisit la branche déconfessionnalisée lors de la ciscion avec la CFTC), cet engagement le fait quitter la Banque de France pour lui ouvrir les portes du Commissariat général au plan : sa carrière politique est lancée. [...]

[...] De même, le personnage de Jacques Attali est évoqué : incontournable conseiller de François Mitterrand systématiquement consulté sans avoir été élu b : un avis sur la gauche Jacques Delors a connu la gauche dans plusieurs de ses périodes charnières. Il rencontre un PS renouvelé en 1974, et explique que la victoire de 1981 a été avec celle de 1936 la seule vraie victoire de la gauche en France, avec ses slogans ses traditions, bien plus que 1956 ou 1997. [...]

[...] Sa présidence de la Commission a en effet été de l'avis de tous un réel succès. Lui-même en attribue une large part à François Mitterrand qui l'a soutenu durant ces dix années. Sa passion pour le Vieux Continent se ressent lorsqu'il interrompt un temps ses mémoires à proprement parler pour décrire les institutions européennes de façon didactique. Ce passage détonne avec le courant dominant de la presse dans la mesure ou pour y avoir exercé pendant 10 ans, Delors souligne sans cesse le bien fondé des institutions et l'harmonie qu'on ignore trop. [...]

[...] Cette volonté de consensus le distingue notamment d'un de ses prédécesseurs Walter Hallstein qui partageait les mêmes opinions. une vision de la France a : pendant les Trente Glorieuses : Delors nous montre son goût pour un Etat fort Malgré son attachement pour les activités syndicales, Delors nous confie que durant cette période de sa vie il a toujours envié les serviteurs directs de l'Etat Nous avons en effet affaire à un homme fasciné par l'institution qu'est l'Etat en soi. [...]

[...] Il refuse de s'y présenter cependant, et nous le pouvons le comprendre avec ce que nous savons désormais de lui : ses désaccords avec le Parti Socialiste auraient fait de lui un président sans appui politique réel, le candidat de la gauche sans la gauche a-t-il dit. Et ceci lui aurait lié les mains pour agir. Sa vision sur le long terme lui fait prendre une décision unique dans notre histoire politique, en déclarant les déceptions de demain seraient pires que les regrets d'aujourd'hui IV) Nous livrant une vision approfondie de la France et de l'Europe. [...]