Le terme de « mélancolie » provient du vocabulaire de la médecine grecque melankholia, association de deux termes : kholê « bile » et mêlas « noire », soit une tendance au désespoir et au suicide, ce qu'on appellerait aujourd'hui un état dépressif.
Dans l'Antiquité grecque, la notion de mélancolie apparaît dès L'Iliade d'Homère avec le personnage de Bellérophon, guerrier victime de la malédiction des Dieux qui se voue à la solitude et à l'errance en refusant soudain tout contact avec ses semblables. D'autre part, Ajax, héros guerrier de L'Iliade lui aussi se condamnera de la même façon à l'exil, à la solitude et à la colère. Humilié puis fou, désespéré enfin, il finit par se suicider (...)
[...] La nausée est un état mental qui se répercute sur le corps et correspond bien à la mélancolie puisque le premier titre choisi par Sartre était au départ Mélancolia. Perec publie Un homme qui dort pendant la guerre de 1940 : dans un style très sobre, il décrit l'état dépressif d'un personnage imperméable à tout ce qui l'entoure, complètement replié sur lui-même. Aujourd'hui, la mélancolie est devenue un problème sociologique traité en masse par des solutions de plus en plus simples (antidépresseurs). [...]
[...] Dans les années 1950, il devient courant pour désigner différentes formes de tristesse et d'abattement que l'on soigne par la psychothérapie et de plus en plus par les antidépresseurs inventés en 1957. Mélancolie (du grec mélancholia, bile noire ou humeur noire) : le terme désigne dans l'antiquité puis dans la médecine médiévale, une maladie de l'esprit caractérisée par la tristesse et la peur causée par les dérèglements de l'humeur noire. La psychiatrie naissante la redéfinie au XIXème siècle comme une monomanie puis l'identifie à la fin du siècle à la psychose maniaco-dépressive. Neurasthénie : maladie définie par les psychiatres dans les années 1880 comme un épuisement nerveux. [...]
[...] Selon Homère, la mélancolie mène donc à la folie, à la transgression et même au suicide. Dans la tragédie de Sophocle, Ajax, ce dernier est un personnage totalement hybris, hors de lui ; la mélancolie est vue comme une outrance qui va au- delà de la folie des hommes. Elle est fatale, provoque la mort, et s'inscrit dans un destin. Ces personnages de la littérature antique sont très souvent représentés dans l'art antique et ils sont souvent caractérisés par une certaine posture qui symbolise le repli sur soi : en position assise, la joue appuyée sur le poing, dans une attitude de méditation sur la mort : Ajax prostré, anonyme Un état physique et moral impose à l'homme qui en est la proie un certain repli et un certain comportement social d'exclusion. [...]
[...] Mais Baudelaire ajoute les notions d'Ennui, de Temps et de Mort qui assombrissent la vie humaine. L'artiste est alors celui qui sait se sortir de ces torpeurs, qui vit dans l'éphémère pour extraire une beauté éternelle. Comme plus tard chez Sartre, il y a toujours une dimension métaphysique dans le spleen baudelairien. Ce siècle illustre une certaine désillusion par rapport aux promesses industrielles, un sentiment de déception qui amène certains écrivains à se replier sur eux-mêmes, ou au contraire qui les invite au voyage, à l'évasion. [...]
[...] Dans le vocabulaire freudien, il désigne une maladie nerveuse dont les symptômes traduisent un conflit psychique refoulé. Psychose : dans le vocabulaire psychiatrique qui s'élabore au XIXème siècle, le terme remplace celui de folie, il désigne aujourd'hui la schizophrénie, la paranoïa et la psychose maniaco-dépressive. Spleen (rate en anglais, le siège de la bile noire) : Le terme se diffuse au XIXème siècle pour désigner la mélancolie, l'ennui profond (tædium vitae, littéralement dégoût de la vie) l'expression se répand au XIXème siècle sous la plume des écrivains. [...]
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