Commentaire du poème L'automne extrait du recueil des Méditations poétiques de Lamartine
C'est la méditation XXIII, qui a été écrite à Milly en 1819. Elle traduisait l'évolution sentimentale de Lamartine qui, après l'amertume de la passion malheureuse pour Elvire (à qui il allait consacrer encore ?Le crucifix? dans les ?Nouvelles méditations? [1823]), évoquait avec discrétion l'image d'une autre femme. Il s'était en effet épris de l'Anglaise Maria Anna Elisa Birch qu'il espérait épouser, projet qui n'allait pas sans difficultés matérielles, la mère de la jeune fille s'y refusant car le poète était «sans emploi ni fortune», ce qui ne manquait de retentir sur son moral (il ne fut définitivement décidé qu'en mars 1820).
[...] Commentaire C'est la méditation XXIII, qui a été écrite à Milly en 1819. Elle traduisait l'évolution sentimentale de Lamartine qui, après l'amertume de la passion malheureuse pour Elvire (à qui il allait consacrer encore crucifix” dans les “Nouvelles méditations” évoquait avec discrétion l'image d'une autre femme. Il s'était en effet épris de l'Anglaise Maria Anna Elisa Birch qu'il espérait épouser, projet qui n'allait pas sans difficultés matérielles, la mère de la jeune fille s'y refusant car le poète était «sans emploi ni fortune», ce qui ne manquait de retentir sur son moral (il ne fut définitivement décidé qu'en mars 1820). [...]
[...] Cependant, «plaît à mes regards» laisse le dernier mot à «l'instinct de bonheur». L'inversion, au vers donne une place privilégiée au mot «épars» qui est l'épithète de «feuillages», cette séparation étant en accord avec celle exprimée par le sens. L'automne est, pour Lamartine, la saison où meurt la nature, où cette déchéance correspond à la douleur de son âme. Dans l'ensemble de la strophe, la régularité du rythme produit un effet d'ampleur, de majesté, de grandeur, de calme, de sérénité. Dans la deuxième strophe, s'impose «l'instinct de tristesse». [...]
[...] Cet adieu à la terre et au soleil fait songer à celui que, dans le théâtre grec, prononçaient les héros sur le point de mourir, mais Lamartine traduisait sans doute des sentiments qui lui étaient personnels. À la sixième strophe, le poème bascule sur un autre versant. L'adverbe «maintenant» est important car le poète, voyant un autre amour s'ébaucher et déjà s'estomper, voudrait pouvoir étancher complètement sa douleur, représentée par calice» (mot qui vient des Évangiles) «mêlé de nectar» (vin excellent, liqueur exquise, breuvage des dieux de la mythologie) de fiel» (bile, amertume, humeur caustique) : c'est que, dans les souvenirs amoureux, se mêlent ravissement et regret. [...]
[...] C'est ce dernier que chanta Lamartine, à son tour ; on a pu faire de très nombreux rapprochements de son texte avec ceux de ses prédécesseurs : réminiscences peut-être, identité d'inspiration sûrement dans un même contexte psychologique et poétique. Quoi qu'il en soit, s'il y eut imitation, “L'automne” des “Méditations” a relégué dans l'oubli tous les poèmes qui l'ont précédé parce que son auteur a su lui-même être inimitable dans son émouvante sobriété. Le poème est formé de huit quatrains d'alexandrins aux rimes croisées. Dans son “Commentaire” de 1849, Lamartine indiqua : «Ces vers sont cette lutte entre l'instinct de tristesse qui fait accepter la mort et l'instinct de bonheur qui fait regretter la vie». [...]
[...] «Prêt doit être compris comme «près Lamartine, comme les auteurs classiques, ne les distinguant pas. L'image de «l'horizon de la de la vie qui n'a été vue qu'au loin, se précise dans les vers suivants. Le vers 14 doit se comprendre : «pleurant de voir s'évanouir l'espoir que j'avais de vivre de longs jours», l'inversion permettant d'accoler les mots contrastés «espoir» et «évanoui», d'opposer fortement l'élan et la déception, d'obtenir une alliance de mots où l'élan est aussitôt suivi de la chute, et de placer habilement celle-ci à la fin du vers. [...]
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