- Face aux maigres paroles de Thérèse, le discours de Bernard est plus efficace, dans ses arguments mais aussi dans sa rhétorique : outre la fréquence des tournures restrictives, on remarque deux rythmes ternaires ("en s'amputant, en le rejetant, en le reniant" ; "sa carrière, son parti, les idées") qui donnent du poids à la phrase et à l'argument qu'elle énonce.
- Bernard a une réponse immédiate aux objections de Thérèse : "A votre aise... mais", "Votre père ? mais". Il s'est préparé à l'entrevue en "homme qui a tout bien pesé" ; face à Thérèse il est celui qui "explique", celui qui définit : infinitif "Partir, c'est...".
- Le lexique exprime bien la satisfaction du mari : adverbe "enfin", adjectif attribut "fier", participe "réussi" ; les exclamatives de la fin montrent de l'impatience chez Bernard, avec l'expression "Il lui tardait presque".
- Par le "redressement" de la situation, Bernard se place au-dessus des autres : "un autre homme", "tout le monde", "jusqu'à Mme de la Trave", "le bourg", "la tête des gens". S'incluant d'abord dans le "tout le monde" qui s'est trompé sur Thérèse, il semble s'en écarter en parlant des "gens" qui ne croient plus aux principes.
- Bernard a le dernier mot du texte, et il a "presque" une attitude de grand seigneur : il n'élève plus la voix et se montre "presque courtois". La banalité de sa dernière phrase montre que l'incident est comme clos, une fois qu'il a repris la main : "Vous ne montez pas encore ?".
Ce passage montre la ruine du cheminement de Thérèse depuis le chapitre II et la toute-puissance du mari, victime de l'empoisonneuse, qui reprend ici toute son autorité, par le chantage (...)
[...] En ne prenant pas le point de vue de Thérèse (preuve de l'anéantissement de cette femme aussi), le narrateur rend plus objective la médiocrité du personnage de Bernard. - Des expressions banales ou triviales, sorties de la tête de Bernard, ne sont pas à son avantage : Tout rentrait dans l'ordre tout le monde peut se tromper voir la tête des gens ; cet homme n'est pas capable d'une pensée originale : C'est que les gens, maintenant, ne tiennent plus assez compte des principes : le présent utilisé montre l'imprégnation de cette mentalité rigide et pleine de clichés, en plus de la rendre plus sensible au lecteur. [...]
[...] Thérèse Desqueyroux Plan détaillé de commentaire composé Croyez-vous donc à Vous ne montez pas encore ? chapitre IX. Croyez-vous donc que vous me retiendrez de force ? - A votre aise . mais sachez-le bien : vous ne sortirez d'ici que les poings liés. - Quelle exagération ! Je vous connais : ne vous faites pas plus méchant que nature. Vous n'exposerez pas la famille à cette honte ! [...]
[...] - Le châtiment prononcé par Bernard est avant tout une revanche : mauvaise justice que le narrateur châtie à son tour. Le terme de redressement l'idée de place d' ordre de principes montrent que Bernard fait payer à Thérèse le prix d'une perturbation de son univers bien réglé : le monstre a brouillé une situation. En se mettant à la place du juge D'ailleurs, la justice n'y perdrait rien Bernard montre en même temps qu'il n'incarne pas la vraie justice. [...]
[...] Il lui tardait presque d'être à dimanche, pour voir la tête des gens ! . D'ailleurs, la justice n'y perdrait rien. Il prit la lampe, son bras levé éclairait la nuque de Thérèse : Vous ne montez pas encore ? Chapitre IX Introduction François Mauriac publie Thérèse Desqueyroux en 1927. Le roman raconte l'histoire d'une femme qui a tenté d'empoisonner son mari. Acquittée au début du roman, notamment par l'intervention de sa belle-famille soucieuse d'éviter le scandale, elle rentre chez elle. [...]
[...] - Bernard a le dernier mot du texte, et il a presque une attitude de grand seigneur : il n'élève plus la voix et se montre presque courtois La banalité de sa dernière phrase montre que l'incident est comme clos, une fois qu'il a repris la main : Vous ne montez pas encore ? Ce passage montre la ruine du cheminement de Thérèse depuis le chapitre II et la toute-puissance du mari, victime de l'empoisonneuse, qui reprend ici toute son autorité, par le chantage. [...]
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