Thérèse se trouve dans le train qui la ramène à Argelouse, au domicile conjugal. Commencent alors véritablement l'introspection et le retour en arrière. Après avoir évoqué son enfance et son adolescence dans le milieu de la bourgeoisie provinciale dans le chapitre II, elle en arrive à Bernard et à ses fiançailles. Le chapitre III débute avec la présentation d'Argelouse, puis celle de Bernard, l'époux qui lui est destiné pour des raisons de propriétés terriennes ("leurs propriétés semblaient faites pour se confondre") ; vient ensuite celle d'Anne de la Trave, amie de Thérèse depuis l'adolescence et soeur de Bernard. Puis Thérèse s'interroge sur les raisons de son mariage, sur les réticences de Mme de la Trave, vaincues par l'intérêt (...)
[...] Les paroles rapportées sont utilisées avec la même complexité. Au premier abord, les choses sont plus simples grâce aux guillemets. Le paragraphe commence par une phrase de l'héroïne rapportée directement, et les guillemets sont présents Je l'ai épousé parce que Il en est de même pour l'amour des pins de Bernard, jugement de Thérèse. Mais la troisième occurrence elle se casait est plus difficile à démêler, notamment par la troisième personne utilisée et non la 1ère Je l'ai / mes pins et parce que l'expression familière peut-être celle de Thérèse comme celle de l'entourage. [...]
[...] Mais un présent réapparaît Thérèse se souvient pour relayer l'effort de retour en arrière exprimé dans le 1er paragraphe. Le Ils initial montre une certaine absence de transition dans l'esprit de Thérèse, où surgit cette promenade. Mais le souvenir découle aussi naturellement de l'analyse de soi qui précède. Ce moment des fiançailles permet leur terrain à tous deux (les localités les plus essentielles du roman sont nommées, le sable du chemin ; tous deux sont attentifs aux voisins et à la transformation des biens sur leurs terres : observé les maçons) étant bien présent au début du paragraphe de présenter leur relation, et de dresser un portrait de chacun. [...]
[...] L'antisémitisme annonce l'évocation de l'affaire Dreyfus au chapitre IX. La mention des Azévédo est essentielle, car le fils en question est un personnage majeur du roman : il ouvre Thérèse à l'autre, à la parole, à la culture et à Paris. Le texte rapproche déjà ce nom d'Anne qui tombera amoureuse de Jean. Mais le fils Deguilhem, qui doit quêter avec Anne au mariage, sera celui qu'Anne épousera finalement (chapitre XII) : les mariages entre familles du pays sont fixés dès longtemps. [...]
[...] Résine semi-liquide tirée de divers pins ; après distillation, l'essence est utilisée pour dissoudre les corps gras, fabriquer des vernis, délayer les couleurs Jeune feuille recourbée de la fougère. Acide cyanhydrique, toxique violent, employé dans Thérèse Raquin de Zola, par Laurent dans l'idée d'empoisonner Thérèse. [...]
[...] mais l'indétermination demeure, puisque l'interrogation rejoint la démarche d'enquête de Thérèse, et quand il n'y a plus de temps conjugué Au vrai, pourquoi en rougir ? il devient impossible de trancher. A cela s'ajoute une pratique importante du discours indirect libre, et si le prénom n'apparaît pas (mais même cela n'est pas suffisant), on peut hésiter longtemps sur l'énonciateur : bien des phrases sont transposables au discours direct, et l'impression globale est celle d'entendre, narrée, les réflexions de Thérèse, de manière systématique, sans qu'il importe d'y trouver ou non son prénom. [...]
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