Le baiser au lépreux relate l'union de deux êtres totalement opposés dans un bourg de province du Sud ouest. Jean Peloueyère est riche et puissant mais d'une laideur insoutenable et repoussante ce qui le pousse au désespoir ; tandis que Noémie est belle, jeune, pieuse mais pauvre (...)
[...] Mauriac est partagée entre modernité et tradition. Il est un catholique qui écrit un roman didactique où on sent tout de même les répercussions des influences des maîtres de Mauriac: les auteurs contemporains Gide et Barrès mais aussi celles de Nietzche, Pascal, l'Evangile ou d'auteurs chrétiens comme Paul Claudel. Les contradictions sont nombreuses chez Mauriac. Il lutte contre ses propres démons et il tentera toujours malgré tout de concilier littérature et religion. S'il ne possède pas encore la même écriture furieuse que dans Le désert de l‘amour ou Génitrix, Le baiser au lépreux, on trouve déjà ce même souffle, ce même élan créateur et des thèmes qui lui sont chers. [...]
[...] Mauriac refuse de mettre des bornes à la miséricorde divine; d'admettre un christianisme de l'exclusion. Dieu peut accorder sa grâce à tout le monde même aux êtres les plus misérables. Pour Mauriac, la grâce peut atteindre la plus déchue des créatures. La clé du roman correspond incontestablement à un idéal chrétien. Pour conclure, dans cet extrait, nous découvrons la belle Noémi et le comportement de Jean face à elle qui oscille entre désir et honte, envie et pêché comme le roman entre sensualité en foi. [...]
[...] Mauriac est un grand lecteur et ami de Gide partagé entre louange et anathème. Gide reprochera souvent à Mauriac ses nombreuses tentatives de conciliation entre littérature est religion. Les influences des premiers maitres de Mauriac sont perceptibles dans la syntaxe. Mauriac utilise, entre autres, la technique de l'inversion de l'ordre attendu dans la phrase, caractère atypique à la prose symboliste. Dés la première phrase de l'extrait, on trouve un adjectif verbal avec antéposition de l'épithète: Les déchirantes plaintes Cela donne l'impression que les substantifs brefs plaintes est écrasé par l'adjectif long déchirantes et intensifie le degré de douleur dans les plaintes. [...]
[...] Ici, le marché est représenté par la mercière. Le personnage de Jean a peu d'estime pour lui-même et ne juge son corps digne d' aucun soin L34, ce qui rend par la même un effet comique. Sa chemise était de la veille qui était aussi de l'avant veille L33. Cela contraste fortement avec l'odeur de savonnette et de linge propre de Noémi L31. Ces deux êtres sont parfaitement opposés et fait revenir à l'esprit le mythe de la belle et de la bête. [...]
[...] Le baiser au lépreux, François Mauriac Chapitre II depuis Dès l'aube jusqu'à plus laide encore que mon visage! Paru en 1922, Le Baiser au lépreux fit scandale et imposa l'univers mauriacien, où le drame des familles bourgeoises se mêle aux thèmes du romancier chrétien. C'est le troisième roman de Mauriac. Celui qui va le révéler au grand public, notamment grâce au soutien de son parrain, Barrès. On retrouve ici la plupart des obsessions de l'auteur, qu'il va développer dans ses œuvres suivantes, plus intimes. [...]
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