Comme de nombreux auteurs, François Mauriac s'est penché sur le thème du dégoût et du rejet de l'autre. On le ressent particulièrement dans Le Sagouin publié en 1951 dans lequel les personnages sont emplis de haine ou effacés par une personnalité terrible.
Dans ce roman, Guillaume, surnommé "le Sagouin" est rejeté par sa mère à qui il n'inspire que du dégoût. Son père, Galéas de Cernès, est un homme faible et absent, écrasé par sa femme dont il a peur. Pour Paule, la mère de Guillou, se marier avec un baron et entrer dans la bourgeoisie c'était franchir le pas, entrer dans un milieu qui lui était interdit (...)
[...] Commentaire de texte Le Sagouin de François Mauriac L'incipit du roman Pourquoi me soutenir que tu sais ta leçon ? Tu vois bien que tu ne la sais pas ! . Tu l'as apprise par cœur ? Vraiment ? Une gifle claqua. «Monte à ta chambre. Que je ne te voie plus jusqu'au dîner.» L'enfant porta la main à sa joue, comme s'il avait eu la mâchoire brisée: ! Là ! Là ! Vous m'avez fait mal! [...]
[...] Il en dit qu'une seule phrase dans l'extrait : Oh ! Là ! Là ! Vous m'avez fait mal ! Je le dirai à Mamie comme pour montrer à sa mère qu'il ne lui est pas tout à fait soumis, qu'il a assez de cran pour lui répondre. Malgré cela, il vouvoie sa mère preuve qu'il lui reste soumis. A cette pointe d'insolence, le narrateur omniscient rajoute : il marquait un point, il prenait son avantage pour nous faire comprendre que Guillou a réussi a mené à bout sa mère. [...]
[...] Il est là sans être là. On le considère comme un pantin, incapable de penser, de ressentir des sentiments. Il subit la vie que lui impose la femme et sa mère. Galéas est un père de famille faible et effacé, écrasé par sa femme et la baronne qui dominent. On découvre dans cet incipit une famille divisée entre les deux femmes dominatrices Paule et la baronne de Cernès et les hommes effacés, comme inexistants au yeux de Paule qui les haït tant. [...]
[...] [ ] Tu l'as apprise par cœur ? Vraiment ? [ ] Qu'est ce que tu attends ? Et le gifle : une gifle claqua [ ] lui administra une seconde gifle sans même laisser la possibilité à son fils de lui répondre montrant ainsi une certaine domination maternelle. De plus, le rythme est crescendo jusqu'à la gifle. Cette scène en vue du point de vue de Paule car on apprend ce qu'elle pense de son fils et comment elle décrit mais on ne sait pas ce que pense que Guillaume de sa mère et de la violence dont il est victime : elle écoutait le bruit décroissant de sa course Elle est successivement caractérisée par le pronom Elle Paule la mère et par le pronom je lorsqu'elle prend la parole. [...]
[...] Tu vois bien que tu ne la sais pas ! [ ] Tu l'as apprise par cœur ? Vraiment ? [ ] A Mamie ? Et celle là ? Et utilise l'impératif : Monte à ta chambre ! [ ] Va ! ce qui accentue son rôle dominateur dans l'extrait. On ressent ici la haine qu'elle éprouve envers son fils et la honte qui lui fait ressentir. On voit dans cet extrait une véritable omniprésence de Paule, une femme haïssant et terrorisant son fils. [...]
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