C'est en réaction contre l'idéalisme, les excès lyriques, les émotions et l'imagination associés au mouvement romantique qu'apparaît le mouvement réaliste dans la seconde moitié du XIXème siècle.
Le Réalisme se définit comme cette tendance littéraire et artistique prônant un besoin de vérité de l'homme contre l'idéalisme du Romantisme et ce, en privilégiant la représentation exacte, non idéalisée de la nature et des hommes. La forme littéraire privilégiée devient le roman, jusque là plutôt méprisé (...)
[...] C'est ce qu'explique très clairement Flaubert qui met en relief l'importance du travail stylistique, et nous montre qu'être un romancier réaliste n'est pas à la portée de tout un chacun : la littérature prendra de plus en plus les allures de la science, elle sera surtout exposante, mais la fidélité au réel n'est pas une simple reproduction, la réflexion sur le style devient capitale. Il faut arriver à écrire de beaux livres sur la médiocrité quotidienne. Il faut donc trouver l'expression juste, en particulier grâce au choix des détails, c'est ainsi qu'il faut travailler la structure romanesque pour mieux rendre compte de la réalité. [...]
[...] Ce n'est pas pour autant que le réalisme doit être perçu comme une vision extérieure et neutre. Selon Maupassant l'écrivain ne devrait pas simplement essayer de reproduire le monde de façon impartiale. C'est ce qu'il explique dans la préface de Pierre et Jean : Le réaliste, s'il est un artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même Par conséquent le romancier doit opérer des choix parmi les éléments fournis par la vie. [...]
[...] Le roman peut donc apparaitre sous cet angle comme une falsification de la réalité. Dès lors, si le roman n'est pas la vérité il semble être du moins un accès à la vérité. Le roman peut sembler un chemin parcouru avec des personnages dont nous découvrons le destin. Le roman est fait pour nous toucher nous lecteur. Au-delà le roman cherche aussi à nous faire réfléchir en nous forçant à penser, à comprendre le sens profond et caché des évènements qui nous entourent. [...]
[...] ( ) le réaliste cherchera à nous montrer la vision plus compliquée de la vie, plus saisissante, plus probante que la réalité même Maupassant mais aussi tous les romanciers réalistes (Zola, Balzac, Stendhal, Flaubert, Proust ou encore Hugo) parce qu'ils sont artistes se distinguent par le sens de la mesure en ne choisissant que les traits les plus caractéristiques de la vie. Ils créent avec une remarquable sobriété et une grande simplicité de style la couleur, le ton, l'aspect, le mouvement de la vie même. Raconter tout serait impossible. La vie laisse tout au même plan, précipite les faits ou les traîne indéfiniment. [...]
[...] Il nous montre la complexité de la nature humaine même si en soit ces personnages n'existent pas. C'est en faisant voir une certaine réalité recomposée que le romancier dépasse le réel en donnant une vision vrai de la vie. Ainsi il paraitrait judicieux de se ranger derrière l'avis que Maupassant avait de l'écrivain : Chacun de nous se fait donc simplement une illusion du monde, illusion poétique, sentimentale, joyeuse, mélancolique, sale ou lugubre suivant sa nature. Et l'écrivain n'a d'autre mission que de reproduire fidèlement cette illusion avec tous les procédés d'art qu'il a appris et dont il peut disposer. [...]
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