Dans ces nouvelles qui nous peignent une conscience maladive, angoissée, la nuit semble être un des moments propices à cette dérive de l'être. Cet extrait central de la nouvelle La nuit nous fait découvrir un narrateur qui, bien qu'il semble apprécier ces moments nocturnes, éprouve soudain une sensation étrange en parcourant Paris.
Nous pourrons essayer de comprendre pourquoi ce récit glisse peu à peu vers une imagination fantastique.
Le passage décrit ainsi un tableau poétique de la ville, mais aussi contrasté. Cette contradiction semble s'expliquer par le changement d'état d'esprit du narrateur (...)
[...] Ce trouble pourrait s'expliquer par la fatigue ou la lassitude, au regard de la distance parcourue et de la durée, mais à aucun moment le récit ne mentionne celles-ci. Il apparaît aussi logique que la nuit avancée modifie l'atmosphère de la ville. Le froid, le vide et le silence ont transformé le cadre cher à l'auteur. La ville est coupée du ciel par des nuages noirs et inquiétants, et il ne reste plus que deux sergents qui ne suffisent pas pour le rassurer. L'espace aussi s'est réduit. L'oppression se traduit aussi par la disparition de l'élévation dans le dernier paragraphe. [...]
[...] Il nous donne ainsi sa propre conception du fantastique. Dans Le Horla il démontrera que cette angoisse que l'on ressent face à l'irrationnel peut amener l'être à des situations dramatiques et tragiques, ainsi dans cette nouvelle le narrateur finit par mettre le feu à sa maison. [...]
[...] On peut bien entendu considérer que c'est cette inconstance qui est liée au temps qui passe, et sur lequel le récit insiste dans la seconde partie, et qui provoque cette dérive vers l'irrationnel. Mais un important champ lexical du mystère se dissémine dans le passage : phosphorescents mystérieuse inconnus bizarres étrange ou encore nouveau Le début de la première phrase du dernier paragraphe, Pour la première fois je sentis qu'il allait arriver quelque chose d'étrange . implique la proximité d'une sorte de menace, ce que renforce l'adverbe maintenant Mais elle signifie aussi que ce changement va être durable, et qu'il peut y avoir d'autres fois Conclusion : Ce passage nous transporte donc d'un lieu harmonieux et grandiose à un monde inquiétant, morne, fantastique. [...]
[...] Guy de Maupassant (1850-1893), Le Horla La nuit extrait. Texte : Commentaire : Introduction : Disciple de Flaubert, Guy de Maupassant (1850-1893) a côtoyé les écrivains réalistes et les naturalistes du groupe de Médan. Il est l'auteur de plusieurs romans, Boule de Suif (1880), Bel ami (1885), Une Vie (1883), de contes et de nouvelles. Son plus célèbre recueil de nouvelles, intitulé Le Horla, fut publié en 1887. Dans ces nouvelles qui nous peignent une conscience maladive, angoissée, la nuit semble être un des moments propices à cette dérive de l'être. [...]
[...] lumineuses font de ce cadre un univers fabuleux. une vision qui s'étiole au fil du récit : Cependant cette vision grandiose ne dure pas, comme si elle avait du mal à s'installer, soulignant l'instabilité du monde. Déjà dans la première partie du texte, des oppositions annoncent de manière fugitive une sorte d'impression factice : contrastes entre la terre et le ciel, le jour et la nuit, l'intérieur que représente le théâtre et l'extérieur, enfin entre la beauté et la saleté. [...]
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