La précision dans la description tant de la tenue des conviés que du cadre rural : abondance générale d'adjectifs et d'adverbes : cf. uniquement sur les 2 premières phrases : « quarante coups de fusils », « une grosse gaieté saisit les hommes qui gigotaient lourdement » mais la démonstration peut être faite à chaque paragraphe (exploiter le second § et la caractérisation de chacun des éléments évoqués : pommiers, herbes, veaux, et double rythme ternaire associé). Effet réaliste qui nous donne à voir et à imaginer de façon concrète et vivante les participants à la fête dans ce cadre naturel (...)
[...] Le cortège bon enfant a quelque chose de comique et de déplacé. Comique du fait de sa haie de spectateurs animaux, les veaux avec leur gros yeux et la volaille étonnée Maupassant opère par ailleurs des rapprochements étonnant entre les hommes et les animaux : l'écho de l'adjectif grosse gaieté pour qualifier leur balourdise avec les gros yeux des veaux est discret, mais trois comparaisons les rapprochent explicitement : Patu (gambade) comme un poulain la fille des invités s'allonge comme un serpent et certains couvre-chefs semblent fait en peau de taupe Inversement Maupassant souligne un autre effet tout autant grotesque : le cortège parait déplacé, incongru dans cette nature bucolique : les beaux chapeaux en soie semblent dépaysés en ce lieu la personnification suggérant un sentiment de gêne. [...]
[...] le plus remarquable réside peut être dans la précision des couleurs qui, ajoutées à la description minutieuse du cadre, transforme la scène en tableau particulièrement pittoresque. Ainsi le cortège avance dans une nature plantureuse sous les pommiers déjà lourds de fruits, à travers l'herbe haute, au milieu des veaux peuplée d'animaux disposés de façon stéréotypée : les poules noires sur le fumier, les canards au bord de la mare, et les pigeons sur les toits de chaume On se croirait dans un tableau naïf avec la grande ferme (qui) paraissait attendre là-bas au bout de la voute des pommiers maternellement accueillante. [...]
[...] Maupassant, Farce normande issu des Contes de la Bécasse 1882 Commentaire sur le cortège de la noce. Lorsqu'ils tournèrent la grande barrière de la ferme maritale [ puis entraient dans la maison pour se débarrasser définitivement de ces documents Une évocation réaliste du cortège nuptial La précision dans la description tant de la tenue des conviés que du cadre rural : abondance générale d'adjectifs et d'adverbes : cf. uniquement sur les 2 premières phrases : quarante coups de fusils une grosse gaieté saisit les hommes qui gigotaient lourdement mais la démonstration peut être faite à chaque paragraphe (exploiter le second et la caractérisation de chacun des éléments évoqués : pommiers, herbes, veaux, et double rythme ternaire associé). [...]
[...] Un texte particulièrement riche et complexe du fait de ses différents niveaux de lecture. Un tableau réaliste et impressionniste, une exubérance festive à la fois joyeuse et agressive dans son exubérance, une réunion qui fait des différences sociales mais certains certains semblent déplacés et d'autres trop grossiers, une nature enchanteresse mais pas enchantée : ceci est cohérent. L'irréalisme aurait été de trop magnifier le cortège nuptial, ou de pousser plus loin la dérision. Maupassant par son enfance est attaché à ce monde rural, mais c'est aussi devenu un citadin raffiné au regard caustique. [...]
[...] D'ailleurs elles semblent heureuses de s'en débarrasser en arrivant à la ferme, comme d'un déguisement. La parade confine donc à la mascarade, ainsi les chapeaux des plus riches (semblent) dépaysés en ce lieu Le défilé par ailleurs, comme il se doit, sa haie de spectateurs : les animaux, les veaux d'abord qui se dérangent pour les contempler le mufle tendu ce qui dénote un intérêt certain ( puis les poules, les canards et les pigeons, des humains d'autre part : gamins et pauvres curieux dans les fossés. [...]
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