Bien que souvent rapproché du courant naturaliste de Zola (qu'il connaît lors des soirées de Médan où se lisent les textes naturalistes) ; Maupassant est peut-être davantage un continuateur de Balzac (qui dépeint les moeurs de la société française des années 1820, 1830) et de Flaubert, par ailleurs son ami et conseiller avisé en littérature. En effet, Maupassant ne conserve pas l'approche scientifique propre à Zola (méthodologie expérimentale de Claude Bernard, théories sur le milieu et l'hérédité) et aborde par exemple dans Bel-Ami le milieu du journalisme sans cacher ses intentions critiques. (...)
[...] Il ne pensait qu'à lui. ; Le peuple de Paris le contemplait et l'enviait. _ Des sensations physiques qui vont de l'été de l'incipit (soif, chaleur) à l'automne du mariage qui dans l'excipit est décrit avec tout un symbolisme climatique évident : c'est la projection du bonheur du triomphe puisque le soleil est éclatant qu'il est un témoin de ce qui arrive à Bel Ami la grande baie ensoleillée de la porte et qu'il ressent de longs frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs L'antithèse marquante du chaud solaire et du froid des frissons ne fait que souligner l'accord physique entre Duroy, cet instant de victoire et ce temps automnal ensoleillé. [...]
[...] _ Les vaincus témoignent de son succès. Madame de Marelle qui vient s'offrir à lui alors qu'il l'a battue : le jour qui assure son avenir est aussi celui de son triomphe affectif Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d'amour Et Madame Walter est évincée par sa propre fille. B. L'ironie d'un triomphe scandaleux : Les dernières lignes permettent à Maupassant de livrer une certaine idée de ce que signifie une ascension sociale dans le Paris de l'époque : _ La morale : elle est piétinée, bafouée ou instrumentalisée. [...]
[...] Du reste, ce chapitre 10 est déjà placé sous le signe d'une confrontation du présent avec le passé : ce mariage se déroule à la Madeleine, lieu de l'errance du Duroy de l'incipit. Les dates précises (incipit : 28 Juin 1880 / excipit : 20 Octobre 1883) suggèrent déjà que les choses sont allées très vite pour Duroy. A. Une situation sociale totalement changée : _ Le Duroy sans argent de l'incipit a cédé la place à un Duroy riche qui est notamment confirmé avec ce mariage mondain très couru (champ lexical de la foule tout au long du texte) dans une église de prestige comme celle de la Madeleine. [...]
[...] II ) Le triomphe de Duroy : la dimension ironique de Maupassant Cet excipit semble se terminer sur le dénouement heureux du héros . mais Maupassant fait bien passer sa critique à l'égard de ce que représente ce type de triomphe. A. L'épilogue d'un triomphe total : De multiples détails s'accumulent pour consacrer le triomphe total de Duroy : _ Duroy se fait désormais appeler Du Roy pour marquer son passage du côté de l'élite. _ Un cadre idéal : le cadre de la cérémonie présente une architecture romaine portique ce qui suggère que l'apogée de Duroy est digne d'un général romain célébré par la foule. [...]
[...] Argent, Religion, Journalisme, Politique, Sexe et Amour nouent les liens les plus étroits et incestueux. Par ailleurs, la charge ironique de Maupassant place ce final sous le signe d'un réalisme pessimiste : Maupassant dresse par l'intermédiaire de l'arrivisme de Duroy le portrait d'une société faible puisque laissant à des gens comme Duroy la possibilité de gagner et, sans doute, de continuer à gagner (en se faisant élire à l'assemblée nationale.) Duroy est un antihéros dont la réussite immorale accuse tout le milieu parisien de l'époque. [...]
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