Bel-ami ne rentre pas dans un courant littéraire précis, mais il répond aux caractéristiques de plusieurs genres. En effet, on remarque que l'histoire découle de faits réels puisque Maupassant, ayant côtoyé le milieu du journalisme, a su nous le décrire sans pour autant avoir à se documenter. On remarque aussi que tout, c'est-à-dire à la fois les événements et les personnages, tourne autour du personnage principal, Bel-ami. D'ailleurs, il s'agit d'un roman éponyme puisque Bel-ami donne son nom à l'oeuvre (...)
[...] De plus, la bassesse du personnage est clairement mentionnée dans l'incipit ainsi que dans l'excipit. Au départ, Duroy est préoccupé par de vils petits calcules alors que dans la fin du roman, il désire Mme de Marelle alors qu'il se marie avec Suzanne. Même s'il évolue sur le plan social, Duroy n'a pas changé psychologiquement. Tout comme Bel-ami s'appuis sur une noble cause en disant à Clotilde qu'il a envoyé de l'argent à son père, les femmes des ministres organisent un grand assaut soi disant au profit des orphelins vu qu'en ayant recueilli 3000 francs, seuls 220 francs restent pour les orphelins. [...]
[...] Maupassant en écrivant Bel-ami a bel et bien créé une sous structure qui communique "cette vision personnelle qu'il a du monde" c'est- à-dire qu'il nous donne "l'illusion du vrai" alors qu'en réalité on voit les choses à travers son propre filtre? Son approche n'est-elle pas plus fidèle à refléter la complexité du réel insaisissable? [...]
[...] Mais, Maupassant n'a-t-il pas transmis grâce à une "structure dissimulée" plus cachée un message plus profond et plus personnel? Tout d'abord, on peut déceler que les allusions au miroir sont omniprésentes, quand Duroy entre pour la première fois dans le monde, quand il passe devant une glace et se trouve fort chic puis il s'installe chez Forestier, quand ils héritent de Vaudrec et enfin à la veille du duel. Les trois premières glaces revoient une image glorieuse ce qui n'est pas le cas de la quatrième. [...]
[...] Néanmoins, cette citation nous montre aussi un autre aspect du personnage, l'égoïsme qui est accentué par le fait que le personnage est souvent seul, en décalage par rapport à la foule. Dans une société ou le "chacun pour soi" règne en maître, l'erreur est interdite, cette idée est reprise deux fois au cours du roman, tout d'abord, Forestier dit à Duroy que "le tout est de ne pas se faire prendre en flagrant délit d'ignorance" car comme a dit Walter : "tant pis pour ceux qui se fichent dans ces pétrins là". La société est dirigée par les intérêts et le sentiment profond n'a aucune place. [...]
[...] Il écrit aussi dans la préface de Pierre et Jean que " l'art consiste à user de précautions et de préparations ( ) à mettre en lumière par la seule adresse de la composition, les évènements essentiels et à donner à tous les autres le degré de relief qui leur convient ( ) pour produire la sensation profonde de la vérité spéciale qu'on veut montrer", nous examinerons donc si cette citation peut s'applique à Bel-ami, le roman le plus long de Maupassant et celui qui a remporté le plus de succès. Or, nous pouvons nous demander si l'art de la narration sert les intentons profondes de l'écrivain. Nous essayerons donc de montrer que ce roman vise à montrer un certain personnage ancré dans un certain milieu. Cependant, après une lecture approfondie, nous nous intéresserons au fait que Bel-ami contribue d'une façon dissimulée à montrer les pensées profondes de Maupassant lui-même. [...]
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