Présentation: Écrite par Mme de La Fayette (1634-1693), dont le vrai nom est Marie-Madeleine Pioche de La Vergne et publiée anonymement à Paris chez Thomas Jolly en 1662, cette première œuvre connaît un très grand succès. Cette nouvelle historique, (l'auteur prenant quand même quelques libertés avec l'Histoire) livrée sous forme de récit linéaire, dépeint les ravages de l'amour tout en analysant les motivations des différents personnages .
[...] Au cours d'un bal masqué, croyant s'adresser au duc de Guise, elle avoue ses sentiments au Duc d'Anjou. Excédé par cette rivalité, Anjou menace Guise, et monte le roi contre lui. M. de Montpensier, averti et jaloux, renvoie son épouse à Champigny. Elle y retrouve Chabanes, lui avoue son penchant pour Guise. Chabanes fait en sorte que les amants se retrouvent dans le château mais surpris par le mari, Guise parvient à s'enfuir et Chabanes se fait passer pour l'amant. Il quitte le château et sera tué à la Saint-Barthélemy en 1572. [...]
[...] Peu après, le duc d'Anjou et le duc de Guise, perdus près de Champigny, aperçoivent la jeune épouse sur une barque au milieu d'une rivière. Elle les remarque également et les invite en son château de Champigny. Immédiatement les deux anciens tourtereaux retrouvent leurs sentiments d'antan. Le duc de Guise cache ses sentiments au duc d'Anjou, qui lui même tombe sous le charme de la belle. Tous sont de retour à la cour, et le duc de Guise avoue ses sentiments à Mme de Montpensier. Jalouse, elle le fait renoncer à son mariage avec Marguerite de Valois, reine de Navarre. [...]
[...] Un contexte de violence est choisi pour l'intrigue:celui des guerres de Religion. La phrase du début de la nouvelle : «L'amour ne laissait pas de trouver sa place parmi tant de désordres et d'en causer beaucoup.» démontre que guerre civile et guerre des cœurs sont intimement liées, et que issue en est toujours fatale (Chabanes martyre de la Saint Barthélémy, Mme de Montpensier morte de chagrin La princesse Tout au long de la nouvelle, la princesse est progressivement abandonnée à sa passion destructrice: d'abord par le fait d'un mariage obligé qui la fait s'emporter par des sentiments sincères pour un autre homme, ensuite par l'absence d'un mari parti à la guerre qui ne lui porte qu'une attention jalouse quand il la sait désirée par d'autres, et enfin par un semblant de maîtrise de soi qui n'empêche ni les épanchements pour son confident ni la jalousie pour un amant inconstant. [...]
[...] Mais en 1566 on la force à épouser M. de Montpensier pour de sombres raisons de familles rivales (La maison de Bourbon jalouse le duc et craint les avantages qu'il pourrait retirer d'une telle union). Son époux participant à la seconde guerre de religion, la mariée est recluse à Champigny, en compagnie du comte de Chabanes, un ami de son mari, qui devient son mentor et parfait sa jeune éducation en lui inspirant des sentiments d'une vertu extraordinaire et digne de la grandeur de sa naissance. [...]
[...] Sa chute est inexorable. La morale du texte est révélée par cette dernière phrase: «Mme de Montpensier aurait été sans doute la plus heureuse [des princesses] si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions». Chabannes Victime de la passion il avoue ses sentiments à une indifférente, se perd dans un dévouement amical total, se sacrifie pour l'amour qu'elle porte à un autre. L'auteur utilise des hyperboles ("générosité sans exemple" / "passion la plus extraordinaire du monde") pour accentuer l'idée de sacrifice, de dévouement du personnage et le faire apparaître le plus admirable, le plus digne. [...]
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