Dans la première moitié du passage, le Prince, déguisé en officier, pousse Silvia, par sa soumission, à déclarer plus clairement ses sentiments.
- Il la rend maîtresse de son sort en lui posant une question directe : "que voulez-vous donc que je devienne", l.1-2).
- Il témoigne de la compassion à son égard et fait preuve de sollicitude pour sa souffrance (l.13-16).
- Il prend au pied de la lettre ce que lui dit Silvia et prêche le faux pour savoir le vrai (...)
[...] Elle écarte l'excuse facile qu'elle pourrait donner à Arlequin. Transition : L'aveu de Silvia reste indirect et Marivaux a choisi de différer la révélation au dénouement, à la fin de l'acte Ill. III) Les bénéfices du dévoilement différé Après la longue gradation de l'intensité dramatique, le revirement du Prince apparaît comme une sorte de coup de théâtre : le Prince est tout près de révéler son identité, puis il se ravise, il change d'avis. Ce retardement apporte un triple bénéfice. [...]
[...] Marivaux, La Double Inconstance Acte II, scène de Que voulez-vous que je devienne 1 [ . ] jusqu'à la fin de la scène Introduction Nous sommes à la fin de l'acte Il, avant l'acte final, qui sera celui du dévoilement et du double mariage. Silvia voit pour la deuxième fois au palais ce bel officier qui la courtise. Voici les différentes étapes de l'aveu qui ont précédé cette scène : Acte II, scène 1 : Silvia avoue à Flaminia qu'elle a été touchée par le bel officier. [...]
[...] Puis, il se ravise. Or, dans une première version de la pièce, il révélait son identité dès cette scène de l'acte II. Nous pouvons donc nous demander quel est l'intérêt de retarder la révélation de l'identité du Prince. Nous verrons dans un premier temps en quoi le passage met en scène un duo amoureux sincère. Dans un deuxième temps, nous étudierons les bénéfices apportés par ce dévoilement différé. Un duo amoureux sincère ? Le Prince, amant soumis et/ou fin séducteur ? [...]
[...] Dans la première moitié du passage, le Prince, déguisé en officier, pousse Silvia, par sa soumission, à déclarer plus clairement ses sentiments. - Il la rend maîtresse de son sort en lui posant une question directe : que voulez-vous donc que je devienne l.1-2). - Il témoigne de la compassion à son égard et fait preuve de sollicitude pour sa souffrance (l.13-16). - Il prend au pied de la lettre ce que lui dit Silvia ct prêche le faux pour savoir le vrai : il feint de ne pas comprendre son aveu indirect et caricature sa position (l.19-20 et l.27-30 : vous souhaitez que je vous quitte alors que Silvia vient de lui laisser entendre le contraire). [...]
[...] À travers la double énonciation la phrase eh que sait-on ce qui peut arriver ? (l.64) apparaît comme un clin d'œil lancé au spectateur : elle semble faire prévaloir le hasard et souligne que tout dépend de la volonté du dramaturge Marivaux. De fait, Silvia, troublée, se présente comme un pantin dépossédé de sa volonté manipulé par des forces qui le dépassent : voir l.3-4 ce que je veux, j'attends qu'on me le dise, j'en suis encore plus ignorante que vous Il permet d'instaurer une complicité avec le spectateur Retarder l'aveu permet de placer le spectateur du côté du Prince. [...]
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