Comentaire composé détaillé et rédigé des scènes 9 et 10 de l'acte II (de « Si tu savais, Lisette » à « et tu ne te lèves point ») de l'oeuvre "Le jeu de l'amour et du hasard" de Marivaux. L'explication est détaillée suivant deux parties principales elles-mêmes composées de sous-parties, et comprend une introduction ainsi qu'une conclusion.
[...] Son discours devient haletant, elle ne cesse de s'exclamer : Ah, nous y voilà ! [ ] que je suis malheureuse ! Le mouvement de sa phrase, sans cesse interrompu, traduit son désarroi : Bourguignon, je t'en conjure, il peut venir quelqu'un, je dirai ce qu'il te plaira, que me veux-tu ? Ses tentatives pour relever Dorante lève toi mais lève toi tu ne te lèves point traduisent par des gestes l'agitation de son cœur. II. Le déchirement des héros Des discours contradictoires Partagés entre les mouvements du cœur et les exigences de la raison, Silvia et Dorante ne cessent de se contredire. [...]
[...] Mauvaise foi et sincérité jouent leur partie dans cet échange. I. Le désordre de la passion Un état de trouble Si tu savais, Lisette, l'état où je me trouve Cette première réplique de Dorante, interrompue, laisse au silence le soin d'exprimer un trouble indescriptible et incompréhensible pour celui qui l'éprouve. Et cet état est d'autant plus troublant qu'il est partagé par Silvia- Lisette qui s'exclame : Oh, il n'est pas si curieux à savoir que le mien Parmi les indices de ce trouble, on notera les interrogations que peux- tu me reprocher ? [...]
[...] Le poids des conventions sociales Si les héros ne peuvent avouer (et s'avouer) leurs véritables sentiments que sur le mode de la litote, de la réticence, de la mauvaise foi, c'est qu'ils sont pris au piège des conventions sociales. Comment Silvia pourrait- elle admettre qu'elle est amoureuse d'un valet ? Comment Dorante pourrait il oublier qu'une condition honnête (noble) lui interdit d'épouser une suivante ? Voilà pourquoi leur état d'« âme est curieux pourquoi ils se sentent étrangers à eux-mêmes, pourquoi ils en viennent à se contredire. C'est donc le préjugé social qui les retient, le regard des autres qui les obsède. [...]
[...] Conclusion Cet extrait de la scène 9 marque un tournant dans l'action : en avouant à Dorante qu'elle pourrait l'aimer, Silvia permet au jeune homme de retrouver l'espoir. Tout obstacle n'est pourtant pas levé puisque les masques demeurent. Le masque des serviteurs qu'ils ont décidé de porter et celui des conventions sociales qu'ils ont du mal à assumer. Soumis à une nouvelle épreuve, les héros trahissent par des mots, des silences, des gestes l'agitation d'un cœur qu'ils ne parviennent plus à faire taire et qui rêve, malgré tout, d'harmonie. [...]
[...] Entre le désespoir et l'espoir, le cœur de Dorante balance et l'émotion de Silvia s'accroit. Les six premières répliques traduisent, nous l'avons noté, les doutes des héros à propos de leurs sentiments. Les six répliques suivantes, brèves, pleines de tension, marquent la volonté de Silvia de décourager l'amour de Dorante, de tuer chez lui tout espoir. La tirade du héros Il faut que je le crois ! porte alors la scène au plus haut degré du pathétique qui culmine dans le geste symbolique de son agenouillement. [...]
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