Commentaire composé relatif à "L'indigent philosophe" (Marivaux). Dans ce texte, l'auteur justifie sa méthode.
[...] la dernière fois Et durant tout le texte il commente sa propre écriture. On trouve chez Marivaux une volonté de placer la création littéraire sous le signe de la spontanéité et de la sincérité. Je veux donner ce que mon esprit fait et non pas ce que je lui ferais faire» 1.28 -29 On retrouve aussi la critique du classicisme de laquelle on a déjà parlé. Les lignes 15 à 18 sont en effet une critique de l'esprit, le terme qualifie en fait la raison pour laquelle se battent les classiques et cherche donc à disqualifier cette teneur de texte. [...]
[...] Il nous dit que l'esprit ne travaille correctement que s'il n'y est pas contraint. De plus la construction de la fin du texte nous permet de déclarer que selon Marivaux cette spontanéité est la base du plaisir donné au lecteur. Cette écriture spontanée prouve un essai à la forme traditionnelle car elle s'applique parfaitement à la réflexion personnelle ouverte que le caractérise. De plus à travers ce dialogue fictif on retrouve la relation que veut créer l'auteur avec son lecteur, celui-ci en effet ne s'engage à rien mais rend responsable son lecteur de l'interprétation qu'il ferait de son propos. [...]
[...] Il oppose nettement l'ordre ( 1.9 ; 10) au désordre ( 1.11 ; 12). Sa critique du classicisme et son refus de ces règles se retrouve à la fin du texte lorsqu'il joue avec la devise classique: Instruire et plaire si je vous amuse 1.31 et si par hasard je vous instruit 1.34 Cela crée un déséquilibre dans la devise et la vide de son sens. Cette volonté de mélange préfigure le romantisme et le mélange des genres. On a donc ici une recherche de variété comme fut celle de Montaigne au siècle précédent, cette liberté de style et de sujet fut défendu dans le même esprit par l'humaniste qui appelait lui aussi dans son fameux essai Sur la vanité)} à la bigarrure, à la farcissure de son esprit de laquelle s'inspire automatiquement ses œuvres qui n'en sont que le reflet. [...]
[...] Le rythme est très vif, avec notamment à la fm des propositions juxtaposées. Si je vous amuse 1.3 J ; je ne suis pas obligé 1.31 De plus l'auteur donne l'impression d'un dialogue suivi avec une allusion à la dernière fois ligne 2 et même à celle qui la précède. Cela s'explique aussi par le fait que nous sommes dans le cadre d'une revue déjà tirée à plusieurs exemplaires et que l'auteur peut espérer une fidélité de ses lecteurs. Ce dialogue met en place un étrange contrat avec le lecteur amené par la négative de la fin du texte ligne 32-33. [...]
[...] naturel» 1.7 bien bizarre et bien extraordinaire» 1.6 mais ces deux adjectifs vont dans le même sens car il se définissent par rapport à une écriture dans les règles dont ils prennent le contre-pied. On voit aussi au second paragraphe une longue métaphore entre la nature, son esprit et si on file cette figure de style son œuvre. des arbres ici, des rochers là point de symétrie, point d'ordre, je dis! 1.9 La nature est décrite comme en libre évolution tel que l'est l'esprit de Marivaux. Son œuvre reflète son esprit. [...]
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