Le mélange des genres se retrouve sur tous les plans : les personnages grecs, le naufrage ainsi que le caractère d'Euphrosine tendent vers une tragédie. Mais la pièce est bien une comédie : confusion des sentiments, échanges de pouvoir entre maîtres et valets, enfin l'aspect résolument comique du personnage d'Arlequin. De plus, la pièce se termine sur une reprise du pouvoir par les maîtres et le retour au statut d'esclave de Cléanthis et d'Arlequin ; ce retour à la situation initiale est le propre de la comédie (...)
[...] Au début l'île est vu comme un endroit dangereux, angoissant, où les gens qui arrivent doivent faire des choses qu'ils n'ont pas l'habitude de faire et à la fin l'île est vu comme un endroit où tout est bien, un endroit où l'humanité est en harmonie, un endroit où on peut partir facilement alors qu'au départ on leur disait qu'ils le pourraient pas partir avant un certain moment. Le caractère temporel du renversement rapproche la pièce des fête de carnaval : thématique du monde à l'envers. Le carnaval est un temps fort des expressions. C'est le lieu d'un énorme défoulement. [...]
[...] Il y avait deux théâtres en concurrence à l'époque : - Le théâtre français avec des pièces classiques, et - Le théâtre italien : influence du théâtre de foire, plus satirique que le théâtre classique. Ce qui explique pourquoi c'est la fin des pièces chantées. On assiste également à l'apparition des vaudevilles Le théâtre de Marivaux est le théâtre contestataire de son époque, c'est un clin d'œil au théâtre de foire. Le thème de l'enfant de la nature : nombre de roman raconte la nature humaine non corrompu par la société. On pourrait voir cette pièce comme une sorte d'expérience qu'aurait fait Marivaux sur l'homme. [...]
[...] Marivaux était accusé de ne pas parler le français ordinaire (d'Alembert, 1785), de pécher contre le goût et quelquefois même contre la langue (Palissot, 1764), parce que ses phrases semblaient artificielles et maladroites, ses figures trop recherchées et obscures, et qu'il créait même des mots nouveaux comme cette locution verbale qui nous paraît maintenant si courante, mais qui n'existait pas encore à l'époque, tomber amoureux (avant, on disait se rendre amoureux). Ce goût pour l'affectation, ce style alambiqué, ces images incohérentes, définissent ce qu'on appelle, du vivant même de Marivaux, le marivaudage. Ainsi Palissot, le célèbre ennemi des philosophes, écrit-il en 1777. Ce jargon dans le temps s'appelait du marivaudage. Malgré cette affectation, M. de Marivaux avait infiniment d'esprit ; mais il s'est défiguré par un style entortillé et précieux, comme une jolie femme se défigure par des mines. [...]
[...] À la fin du siècle, dans son lycée ou cours de littérature ancienne et moderne, La Harpe résume ce double sens du terme, en insistant sur le mélange des registres opposés. Marivaux se fit un style si particulier qu'il a eu l'honneur de lui donner son nom ; on l'appela marivaudage c'est le mélange le plus bizarre de métaphysique subtile et de locutions triviales, de sentiments alambiqués et de dictions populaires. Le mot va ensuite devenir positif et prendre un second sens plus général : il décrit un certain type de dialogue amoureux (dont les comédies de Marivaux offrent le modèle), il renvoie à une certaine façon de vivre l'échange sur le mode de la galanterie et du badinage. [...]
[...] En effet, quant Trivelin explique aux personnages la situation dans laquelle ils se retrouvent, il leur explique qu'il va leur trouver à chacun un travail convenable. Mais l'utopie s'arrête là. En effet, par la suite dans la pièce on ne reparle pas de travail quelconque. C'est une utopie virtuelle. De plus, on ne connait que Trivelin parmi tous les citoyens de l'île. Le nom Iphicrate désigne en grec celui qui domine par la force. C'est le représentant d'une classe sociale. Le propre de l'utopie : on voit un monde inversé. [...]
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