Commentaire de la scène 1 de "<strong>L'Ile des esclaves</strong>" de Marivaux. Analyse plus détaillée de la scène d'exposition, du rapport maître-valet et du point de vue de l'auteur. Document rédigé et agrémenté de nombreuses références au texte.
[...] On distingue déjà celui de la dépendance, avec les termes esclave ligne 10, maîtres jetés en esclavage ligne 6 et liberté ligne 13. On observe aussi des notions de violences subies par les esclaves avec l'humour d'Arlequin ligne 50 sur le gourdin, qui a symboliquement coulé avec le bateau et qui montre u changement des règles. Ce champ lexical montre la brutalité de la société où règne la violence et l'injustice ; tout est l'affaire de rapports de force. Ensuite on note le champ lexical de l'isolement, avec l'image de l'île mot cité dans le titre de l'œuvre et dans l'extrait. [...]
[...] Mais l'étude des champs lexicaux insinue une situation de crise : le danger de mort ou de liberté. Néanmoins, une autre situation doit être affrontée : celle de la perte de l'identité sociale. Si Arlequin s'éloigne d'Iphicrate, ce dernier n'est maître de personne. Pour commencer, étudions les pronoms personnels utilisés : après l'explication de la situation à Arlequin durant les 7premières lignes, les deux personnages se rendent compte que leur situation n'est en fait pas commune : la mort pour le maître et la liberté pour le valet ; à la ligne 13, Iphicrate annonce je suis en danger Au lieu de le soutenir, Arlequin, de par sa réponse ligne 16 je vous plains de tout mon cœur insiste sur la différence de leurs situations. [...]
[...] Toujours dans la tirade du valet, on remarque une construction en deux parties. Le début, au passé composé, lignes 67 à 72, indique son passé révolu d'esclave soumis, alors que la fin, lignes 72 à 81, rédigée au futur, marque une transformation à venir. Le présent employé dans l'extrait condamne le maître, pour lui la situation est invivable. Le présent est aussi le moment ou tout bascule. Nous pouvons donc dire que la désobéissance du valet souligne q'un écart se creuse ; les deux protagonistes sont arrivés ensemble sur l'île, mais deviennent sur la fin des individualités livrées à elles-mêmes. [...]
[...] La pièce met en scène de nouveaux rapports entre le maître et le valet par l'inversion des rôles. Mais interrogeons-nous sur le point de vue de l'auteur. Il est évident que Marivaux procède à une contestation de l'injustice ; il utilise la tonalité polémique et conteste ouvertement les rapports entre maîtres et valets de son époque. En inversant les rôles du couple l'auteur donne une leçon au maître. Déjà par la mise en scène du lieu, propice à un changement des règles de par son isolement : l'île. [...]
[...] Il y a tout d'abord la présence du comique de gestes, mis en valeur par les didascalies –étudiées précédemment- avec l'attitude légère du valet s'opposant à celle du maître. On remarque aussi le comique de situation ; en effet Iphicrate n'est pas en position de force, il annonce même, ligne 59 mais j'ai besoin d'eux [les esclaves], moi On voit que le maître est dépendant de ses sujets. Enfin, le caractère comique est présent par la répartition du temps de parole, et par les réactions du valet : Arlequin parle et mène la discussion, Iphicrate n'étant, sur la fin, présent que pour faire avancer le raisonnement du valet. [...]
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