Commentaire composé portant sur la Scène 2 de la pièce Les Acteurs de bonne foi, écrite par Marivaux en 1757. Le commentaire, entièrement rédigé, comporte une introduction, un développement structuré, ainsi qu'une conclusion. Le texte étudié est joint au commentaire.
[...] Merlin, comme relais du dramaturge, nous informe donc sur la conception de Marivaux de son propre théâtre. Cette pièce, écrire à la fin de sa vie, peut se lire comme un traité théâtral sous forme de théâtre. Merlin, comme Marivaux, choisit et prélève des caractères. Significativement, les personnages ne sont pas définis par leur personnalité, mais par le terme "caractère" ; c'est effectivement cela que fait Marivaux dans ses pièces : il fait entrer en contact deux caractères opposés et essaie de voir ce qu'il va se passer. [...]
[...] Un joli homme est inconstant, une coquette n'est pas fidèle : Colette trahit Blaise, je néglige ta flamme. Blaise est un sot qui en pleure, tu es une diablesse qui t'en mets en fureur ; et voilà ma pièce. Oh ! je défie qu'on arrange mieux les choses. Blaise : Oui, mais si ce que j'allons jouer allait être vrai, prenez garde, au moins, il ne faut pas du tout de bon ; car j'aime Colette, dame ! Merlin : A merveille ! [...]
[...] La distance est établie : Merlin joue au maître. Il a d'ailleurs une fort haute opinion de lui-même : "un joli homme et moi, c'est tout un". La parole de Merlin est donc biaisée : s'il est valet d'Eraste, il apparaît ici en position de maître. Le théâtre marivaudien joue de ces ambiguïtés et travaille les écarts : à la fois valet et maître, Merlin reste un personnage ambivalent et complexe. B Le badinage de Lisette Lisette a également un rôle ambigu, dans la lignée des rôles de valets marivaudiens. [...]
[...] À cette parole, se joint nécessairement le geste du personnage qui recule sur scène, donc qui change de position. La gestuelle et le mouvement sont souvent sur scène des indicateurs de rupture de tension, en l'occurrence ici de changement de scène. Les personnages Les personnages sont les éléments structurants de cette scène. Merlin y a de toute évidence le rôle moteur : c'est lui le metteur en scène, donc lui qui répartit les temps de paroles et les évolutions scéniques. Il ouvre et ferme l'extrait, par ces tournures impératives : il dirige, en un mot, la troupe. [...]
[...] Colette et Blaise ne sont pas directement dans le marivaudage, mais servent de contrepoint à celui-ci. Cette scène nous donne un certain éclairage sur le théâtre de Marivaux. III La pièce au carré Des rôles sur mesure Une des caractéristiques majeures de cette pièce montée par Merlin est qu'elle offre aux comédiens des rôles sur mesure. Merlin a opté pour une théâtralisation minimale pour que ces personnages soient bons sur scène. "Vous ne sortez point de votre caractère", dit-il aux trois autres personnages. [...]
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