Le Mariage de Figaro, écrit en 1784 par Beaumarchais, soit, quatre ans seulement avant la Révolution française, fut censuré et longtemps considéré comme une oeuvre d'autant plus subversive qu'elle savait charmer le spectateur. La scène d'exposition prend ainsi la forme d'un dialogue dynamique entre Figaro et Suzanne. Nous analyserons dans un premier temps la valeur informative de la scène, puis dans un second temps nous montrerons comment l'enchaînement des répliques met en valeur les deux personnages principaux et témoigne des relations qui les unissent.
[...] Conclusion Ainsi, Beaumarchais réalise un coup de maître : la scène d'exposition ne se contente pas de donner les informations nécessaires au spectateur, elle le séduit par un dialogue dynamique et conflictuel. Il s'agit d'un véritable point d'interrogation ajouté au titre : le mariage n'est plus une certitude. [...]
[...] Si Figaro exprime avec lyrisme son enthousiasme à l'idée de se marier, Suzanne pour sa part n'adresse aucun compliment à Figaro. Au contraire, elle se moque de lui et de son aveuglement Tu croyais, bon garçon, que cette dot qu'on me donne était pour les beaux yeux de ton mérite ? Que les gens d'esprit son bête! : ponctuation expressive et termes ironiques disent l'ambivalence des sentiments de Suzanne à l'égard de Figaro. Elle prend d'ailleurs un ton doctoral, expression de sa supériorité pour lui confier les sentiments du comte entends-tu Apprends »).Certaines tournures emphatiques c'est sur la tienne c'est de ta fiancée pourraient même laisser penser que la jeune coquette est flattée d'être ainsi courtisée par le comte. [...]
[...] Suzanne et la comtesse délaisser pourraient bien servir Figaro, tandis que l'on imagine que Basile sera dans le camp du comte. En 1784, l'issue d'un tel conflit était nécessairement favorable au puissant, mais la présentation de Figaro comme personnage principal laisse penser que Beaumarchais pourrait aller à l'encontre de la hiérarchie sociale de son temps. II) La dispute de deux amoureux Le dialogue d'ouverture du Mariage de Figaro met en scène les deux personnages principaux qui se dévoilent au public. [...]
[...] En effet, elles regorgent de termes affectueux pour désigner Suzanne ma charmante belle fille ma petite Suzanne d'interjections et d'exclamatives qui manifestent son enthousiasme Oh ! Que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une belle fille, est doux, le matin des noces, à l'œil amoureux d'un époux ! . De plus, le futur mari de Suzanne apparaît comme impulsif. Il oublie en effet très vite les déclarations amoureuses pour interroger Suzanne sur un ton agressif, comme le montrent la ponctuation expressive et le juron Eh ! [...]
[...] En effet, la première réplique de la pièce donne les dimensions de la pièce dans laquelle se trouvent Figaro et Suzanne Dix-neuf pieds sur vingt- six Cette remarque ne joue pas un grand rôle dans l'intrigue, puisque Suzanne ne la relève pas, toute absorbée par son petit chapeau mais elle permet de camper l'espace de jeu de manière on ne peut plus concrète. On apprend de plus la situation de la pièce dans un espace plus vaste, dans lequel se déroulera la suite de la comédie, le château du comte Almaviva. La chambre que doivent partager Figaro et Suzanne «tient le milieu des deux appartements comte et de la comtesse. [...]
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